Elle n'a jamais rien connu d'autre que cette ville et même si elle rêve d'ailleurs, elle sait qu'elle n'aura jamais le courage de s'enfuir, de partir. + Avant, elle était guitariste et chanteuse dans un groupe. Mais c'est terminé, maintenant. Elle ne veut plus jouer, ni même chanter. + Elle n'a été amoureuse qu'une fois et la chute fut violente. Depuis, elle ne veut plus se laisser avoir, elle donne son corps, mais pas son coeur. + Elle ne croit pas en Dieu, ou tout du moins, pas celui des livres religieux. + Elle adore l'astronomie. Elle va souvent se poser dans l'herbe pour observer les étoiles. Cela la réconforte un peu de se dire qu'elle n'est qu'une infime particule de ce vaste univers. + Elle est un peu la déception de sa famille, celle qui n'a rien accompli, et qui n'accomplira jamais rien. + Elle a eu des problèmes de drogues dures par le passé. Aujourd'hui, elle ne fume qu'un pétard de temps en temps. Elle se considère clean.+ Elle fume trop de clopes. + Elle adore le cinéma, surtout les vieux films. Son réalisateur préféré est Hitchcock. + Elle aimerait se rendre à Paris. + Son groupe préféré est sans doute Radiohead ou Pink Floyd. + Elle change de style vestimentaire un peu tous les jours. Elle aime le changement qui la garde éloignée de la routine. + Elle déteste le sport. + Elle n'est pas du tout du matin. + Elle aime son café bien noir. + Un de ces films préférés reste Roméo + Juliette.

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You've got a pretty kind of dirty face
And when she's leaving your home she's begging you, "Stay, stay, stay, stay, stay."
@tumblr - the 1975 ~ robbers.
Ils n'avaient pas quitté cette chambre depuis plusieurs jours. C'était leur monde, leur bulle et s'en détacher, c'était impossible. Ils n'en avaient pas la force, ni même l'envie. Ils étaient bien, tous les deux, à jouer de la musique jusqu'à pas d'heure et à s'aimer dans chaque recoin de la pièce. Un autre rail, un autre baiser, un autre envol. Ils prenaient leur pied ensemble. Ils planaient trop haut, comme des oiseaux. Elle était une jeune colombe et lui un aigle majestueux, c'était beau, c'était eux. Tout le monde disait qu'ils se détruisaient à petit feu – Foutaises. Ils n'en croyaient pas un mot. Stella se voilait la face, car c'était plus facile. Elle ne voulait pas voir que c'était malsain, tout ça. Qu'il lui était nocif. Elle ne voyait que le bon chez lui : Son talent, sa sensibilité, son amour. Elle était violemment tombée amoureuse, sans même s'en rendre compte. C'était arrivé, comme ça, comme un claquement de doigts. Stella, elle avait jamais connu ça avant – Avant lui. Les garçons de son âge ne l'intéressait pas, ils étaient trop, ou pas assez. Mais lui, il était tout ou plutôt, son tout à elle. Un visage d'ange et le diable au corps. C'était trop beau pour être vrai.

Une énième dispute, pour des conneries, des broutilles. Comme d'habitude, c'était devenu leur quotidien. Ils se poussaient à bout, testaient mutuellement leurs limites jusqu'à entendre le tonnerre gronder. Ils s'aimaient à s'en haïr, mais comme deux pièces d'une même âme, ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre. Alors, ils essayaient de se dompter l'un, l'autre, pour finalement céder dans une étreinte vibrante, qui les consumait de l'intérieur.

Cette fois-là, ils avaient abusé. Trop de poudre, trop d'excès, trop d'amour. Ils s'étaient coupé du monde pour mieux se conforter dans le leur, quitte à jouer avec le feu. Stella, elle était plus jeune, moins expérimentée. Une blanche colombe. Elle avait pas bien supporté, elle avait pas bien réussi à suivre. Et lui, ça l'avait tué. Il sombrait dans sa culpabilité. C'était lui, le coupable, le fautif. Il n'était pas bon pour elle et il le savait alors, il partit. Sans même dire au revoir, sans même rien dire. Ils s'aimèrent à s'en tuer le cœur.


Stella, elle ne chante plus, elle ne joue plus, elle ne vit plus. Elle survit, parmi les autres, parmi ceux qui n'imaginent pas cette plaie béante qui lui pourrit le cœur. Ils ne comprennent pas, ils ne pourront jamais. Mais elle est convaincu que quand on aime quelqu'un, c'est qu'on lui donne malgré tout un bout de son âme, un bout de soi-même. Et Stella, elle se sent incomplète depuis qu'il est parti. Elle se sent vide, à la dérive, sans but. Mais elle fait face, elle joue à faire semblant, devant les autres. Il faut laisser du temps au temps.