Je me rends compte que je suis presque en train de courir en bas de la rue qui me sépare de la maison de Nathaniel. Je ne jette pas des regards derrière moi mais c'est pas l'envie qui manque. Jamais il n'oserait me rattraper alors que sa petite amie est à côté de lui. Non? J'ai pris congé de ces deux de manière à pouvoir m'éloigner le plus vite possible de Peter. Il ne m'a pas menacé, il ne m'a même pas touché et pourtant, je sens la crise d'angoisse monter. Face à lui je suis restée zen. J'ai juste dégagé mon bras quand il m'a rattrapé mais c'est tout, tout le reste du temps j'ai réussi à rester droite face à lui, lui montrer que malgré tout le mal qu'il m'a fait, je suis plus forte que ce qu'il croit. Ses paroles me trotte dans la tête. Je l'entends encore dire qu'il aimerait qu'on retrouve ce qu'on avait avant, que je lui ai manqué et tout le reste. Tout ça jusqu'à ce que Peyton, sa nouvelle petite amie apparaisse. Notre ressemblance fait peur. Soit c'est du hasard, soit Peter cherche à me remplacer avec une jeune femme qui a le même teint que moi, les mêmes longs cheveux... J'en sais rien mais maintenant qu'il n'est plus face à moi, j'ai l'impression de perdre le nord. Je suis obligée de marcher - enfin de courir en l'occurrence - car ma voiture est tombée en panne ce matin et je n'ai rien d'autre que mes pieds. Je sens cette angoisse, ces souvenirs qui montent en moi et la seule chose que j'ai envie de faire c'est de voir Nathaniel. Il connaît l'histoire et je sais qu'il pourra me protéger. Peter a changé mais j'ai bien vu son regard. Ca va me hanter jusqu'à la fin de mes jours. A bout de souffle, j'arrive enfin dans l'allée de Nate. Je me précipite vers sa porte et y cogne comme une forcenée. C'est moi qu'on va enfermer si je continue comme ça. je repousse les images de Peter en train de me faire du mal du mieux que je peux. Je ne sais même pas si le journaliste est chez lui. Je toque à nouveau... Toujours rien... Il n'entend peut-être rien. Je commence à m'acharner sur la sonnette, appuyant à plusieurs reprises dessus. Je meurs de chaud, j'ai les larmes qui montent instantanément. « Nate... S'il te... » Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase que la porte s'ouvre enfin. Je ne regarde même pas le jeune homme que je m'engouffre dans la maison, ferme la porte à clé et lui saute dans les bras, pleurant à chaudes larmes. « N... Nate... C'est lui! Ma voiture et puis... Peter et... Peyton et ses yeux... Je... » Je ne me rends même pas compte que je ne termine pas mes phrases. Pas sûr que le jeune papa comprenne quoi que ce soit.

Ce matin j’avais décidé de me lever tôt dans l’optique de bosser un peu. Parce que l’argent ne tombe pas encore du ciel et si je n’écris pas un certain nombre d’article par mois je peux tout simplement dire adieu à ma paie. Avec les derniers évènements, j’ai eu un peu de mal à me concentrer sur mon travail, mais hier j’ai reçu plusieurs DVD de la part de mon patron. Il aimerait que je regarde ces quelques films histoire d’en écrire une critique par la suite. Heureusement il a l’air de m’avoir envoyé quelques exemplaires plutôt intéressant malgré un film à l’eau de rose dans le tas. Enfin. C’est après avoir donner le premier biberon de la journée à Grace que je me décide à me mettre au boulot. J’installe ma fille dans le canapé à mes côtés et lance un premier film tout en gardant quelques feuilles à côté de moi pour écrire quelques remarques. A force, je sais exactement ce qu’il faut regarder et retenir pour écrire un bon papier. Je me laisse rapidement emporter par l’histoire malgré le fait que Grace me rappelle régulièrement qu’elle est toujours à côté de moi et que je ne m’occupe pas assez d’elle. Toujours aussi demandeuse de câlins. Après plusieurs plaintes de ma princesse, je finis par la prendre dans mes bras. Je m’assois en tailleur sur le canapé et la cale entre mes jambes. De sa petite main elle m’attrape un doigt et viens ce caler contre mon torse. Il ne lui en faudra pas plus pour rester sage. Des fois, je me dis que j’ai vraiment de la chance d’avoir un bébé comme elle. Je dépose un baiser sur son petit crâne et continue à regarder mon film tout en notant deux/trois remarques sur les acteurs ou la façon dont une scène à été filmer.

Deux heures plus tard, Grace à finis par s’endormir dans mes bras et le film viens de se terminer. C’est très doucement que je me lève et vais poser ma fille dans son cosy. Je n’aime pas la réveiller, mais si elle dort maintenant, elle va être toute décalée dans ses habitudes. Je lui caresse doucement la joue et elle frotte ses petits yeux. Je l’entoure de tous ses jouets et viens la poser sur la table du salon. Je m’installe derrière mon ordinateur et commence à taper quelques mots. Je suis tellement pris dans ce que je suis en train de faire que je ne fais même pas attention à ce qui se passe dehors. C’est seulement lorsque j’entends résonner la sonnette dans la maison que je finis par réagir. Quelqu’un s’acharne totalement sur la sonnette et je commence à me demander s’il ne s’agit pas de Jamie. Malgré tout, je me lève rapidement et vais ouvrir la porte. Je découvre une Lily paniquée et tremblante sur le seuil de ma porte. En quelques secondes, elle entre dans la maison, verrouille la porte derrière elle et se jette dans mes bras en pleurant. Je dois avouer que j’ai un peu de mal à comprendre ce qui lui arrive. Je suis quelque peu perdu. Elle ce met à parler, mais entre ses sanglots et le fait qu’elle soit blotti contre moi je comprends absolument rien. « Qu’est-ce qui se passe Lily ? » Mais les sanglots redoublent d’intensité et je ne comprends toujours rien. Je me recule quelque peu et pose une main sur sa joue pour qu’elle se calme un peu. « Chut… Chut… » dis-je doucement avant d’ajouter : « Je suis là, il va rien t’arriver. » Je la reprends dans mes bras et murmure de nouveau. « Je suis là… » Je ne sais pas quoi faire de plus. Je n’arrive pas à comprendre ce qui lui arrive et je dois avouer qu’elle me fait peur…

Je suis restée forte face à lui, j'ai réussi à ne pas paniquer, à lui montrer que finalement il ne m'atteignait pas. Bien sur, j'ai été choquée de me retrouver face à lui. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit libéré de si tôt et encore moins qu'il ose déménager dans la même rue que moi... Tout ce que j'ai réussi à garder en moi semble exploser une fois que je m'éloigne de lui. Je commence à marcher, prenant soin d'avoir l'air normale des fois qu'ils me regardent partir mais dès que j'ai tourné au prochain contour, je me suis mise à courir. Je fais exactement le contraire de ce que mon psychiatre m'a dit de faire; je me laisse submerger par la peur, par les souvenirs et surtout par la panique. Je devrais aller au cabinet, on m'attend, j'ai même des patients mais je ne me sens vraiment pas capable d'y aller. La seule chose dont j'ai envie à présent est de voir Nathaniel. Il connaît l'histoire, il saura me protéger avec ses bras forts et réconfortants. Je perds mon souffle tant je cours vite, me fichant pas mal de perdre mon foulard et de secouer mon sac dans tous les sens. Je retiens mes larmes, j'ai le souffle court... Mais j'arrive enfin devant la porte du jeune homme. Je tambourine comme une folle, je cogne contre le bois, je massacre le bouton de la sonnette juste pour me rassurer, pour me dire qu'il n'a pas entendu. L'idée qu'il ne puisse pas être là ne m'effleure même pas. Je me mets à pleurer et constate qu'il devra sûrement changer la sonnette après mon passage. Quand enfin la porte s'ouvre, je me jette sur lui. Je relâche tout. Je n'ai pas à avoir honte lui? Quoi que, je lui avais promis de me gérer, de ne pas lui refaire une crise d'angoisse et c'est pourtant exactement ce que je suis en train de faire. Mon souffle est sifflant, mes joues complètement noyées sous mes larmes. Je hoquète. Je n'arrive pas à m'exprimer. Nathaniel prend mon visage entre ses mains et essaie de comprendre mais ce ne sont que quelques mots qui sortent de la bouche, des début de phrases mais rien de plus. Il me serre de nouveau contre lui et je le sens caresser mes cheveux. J'essaie de contrôler ma respiration en soufflant comme un petit chien. Je ne trouve rien de mieux à faire malheureusement. Je repousse toutes sortes d'images de mon esprit, celles de Peter qui me fait du mal, celles de ces retrouvailles qui me terrifient et le visage de Peyton, sa nouvelle compagne, son visage si identique au mien finalement. Je m'écarte de Nathaniel, le souffle toujours court à cause de ma course et de la crise d'angoisse. « P... Peter... Il a été relâché... Il n'est plus enfermé... » réussis-je à articuler tant bien que mal. « Il... est en liberté! » Je me remets à sangloter et pose ma tête contre le torse du jeune homme. Peter est libre, il peut m'atteindre quand il veut, comme il le veut. Il a déjà essayé, il m'a dit que je lui manquais et qu'il voulait retrouver ce qu'on avait avant... Il a changé, il ne boit plus et il a moins le regard méchant mais j'ai tellement peur. Je suis terrifiée à l'idée qu'il puisse s'approcher de moi...

C’est bien la première fois qu’une femme débarque en pleurant chez moi. Mais Lily ne fait pas que pleurer et c’est bien cela qui m’inquiète. Elle a le visage déformée par la panique et l’angoisse. Sa respiration ce fait haletante et je comprends absolument pas ce qu’elle essaye de me dire à travers ses larmes. Ses mains accrochent mon tee-shirt comme si j’allais la lâcher dans le vide. Elle est en train de faire une crise d’angoisse et je ne sais même pas pourquoi. Elle est tellement à bout de souffle que je me doute qu’elle a dû courir pour venir jusqu’ici. Bordel mais qu’est-ce qui lui arrive d’un seul coup. Il est tôt en plus, à cette heure-ci elle devrait être au cabinet et pas chez moi. Je fronce les sourcils et essaye de me demander ce qui a bien pu se passer. Il est arrivé quelque chose à ses parents ? Ou a l’un de ses petits patients ? Elle essaye encore de me parler, mais son visage est enfoui dans le creux de mon cou et je ne comprends rien du tout. J’essaye de relativiser et me décale quelque peu pour encadrer son visage de mes mains. Je lui montre comme respirer calmement et après quelques minutes elle respire déjà un peu mieux. Je la reprends doucement dans mes bras et tente de la calmer du mieux que je peux. Je l’entends encore sangloter et elle tremble légèrement contre moi, mais j’ai l’impression que ça va déjà un peu mieux. Je n’ai jamais été doué pour gérer une crise de larmes, mais là je dois avouer que je commence légèrement à me faire du souci pour elle. Je ne l’ai jamais vu comme cela. Elle a déjà fait une crise d’angoisse devant moi, mais ce n’était pas à ce point-là. D’un seul coup, je repense à ce moment qui date de quelques semaines désormais. C’est en pensant à son ex petit ami qu’elle c’était mise à angoissé de la sorte. Bordel, me dites pas que… Il ne faudra que quelques secondes pour que Lily confirme mes craintes. Apparemment elle vient tout juste de revoir son ex. Ce dernier a été libérer de prison et cela effraye totalement la jeune femme. « Il t’as fait du mal ? » demandais-je quelque peu paniquer. Pour qu’elle pleure de cette manière c’est que cet homme lui a parlé ou tout du moins à tenter de le faire. Si elle me dit qu’il a tenté de lui faire du mal à nouveau, je crois qu’il ne va pas aimer me rencontrer. Je me décale à nouveau afin de croiser le regard de la jeune femme toujours autant empli de larmes et toujours aussi apeurée. « Il t’arrivera rien Lily. Je le laisserai pas t’approcher. » lui dis-je doucement tout en déposant un tendre baiser sur le haut de son front. Il faut que je trouve un moyen de la calmer sinon elle va finir par manquer d’air. Incapable de dire quoique ce soit de plus, je la prends de nouveau dans mes bras. Je vais tout faire pour la protéger. Je tiens déjà trop à elle pour la laisser ce débrouillé toute seule dans ce genre de moment. « Tout ira bien je te le promets. » murmurais-je doucement au creux de son oreille.

J'ai l'impression d'être un asmathique à qui on a volé son ventolin tant je manque d'air. Nathaniel encadre mon visage de ses mains chaudes et me montre comment reprendre mon souffle mais c'est plus dur qu'il n'y paraît. Etre près de lui me calme déjà un tantinet mais c'est vrai que j'ai rarement fait une crise pareille. Je me rappelle de ce que mon médecin me disait, chassez ces images, reprendre son souffle et s'accrocher à quelque chose qui nous rend heureux. Je pose mon regard sur Nathaniel qui ne comprend rien de ce qu'il se passe et je m'accroche à lui, à son t-shirt. Je m'accroche au souvenir de notre premier nuit ensembles, aux moments partagés avec Grace... Je pense à la petite qui mâchouille mon porte clé en forme de lion et je crois que ça m'apaise. Mes sanglots se calment et j'arrive enfin à expliquer à Nate ce qui m'arrive. J'ai revu Peter. Ils l'ont laissé sortir de prison et il s'est mis en couple avec une femme qui me ressemble. Il n'est qu'à deux maisons de mon appartement et ça me panique. Il m'a parlé, il m'a dit qu'il avait changé, qu'il avait appris la leçon et qu'il ne commettrait jamais plus les mêmes erreurs mais j'ai tellement de peine à le croire. Je me suis même surprise à espérer qu'il ne touche pas à Peyton sauf que menteur comme il est, avant qu'elle n'arrive, il me faisait des avances. J'aurais dû l'avertir, j'aurai dû dire à cette parfaite inconnue que si moi je le voulais, Peter la quitterait pour moi. Juste qu'elle sache à quel genre d'homme elle a à faire. Mais je n'ai rien dis, j'ai fui. J'aurais sûrement l'occasion de parler avec elle étant donné qu'elle est désormais ma nouvelle collègue. Il faut qu'elle sache. En attendant moi il faut que je me calme, que je reprenne mon souffle. Nathaniel comprend enfin ce qui me mets dans cet état. Il tombe autant des nues que moi. Je secoue négativement la tête à sa question. Mise à part m'avoir attrapé le bras, Peter ne m'a pas touché. Le jeune papa plante son regard dans le mien et me promets qu'il ne m'arrivera rien. Les joues toujours aussi inondées de larmes, je fais un léger hochement de tête. J'ai l'impression que mes jambes vont me lâcher. Je m'accroche au cou de Nate et me colle à lui pour ne pas flancher. Il m'a promis. Il ne le laissera pas m'approcher. Désormais, je sais qu'avec lui je suis en sécurité. Je souffle un peu pour me calmer encore... « J... J'arrive pas à y croire... Il a été relâché plus tôt pour... bonne conduite. » Malgré mon manque d'air, je lâche un petit rire ironique. « Bonne conduite! » Je lève les yeux au ciel et soupire. « Tu... Tu devrais voir sa nouvelle copine. On pourrait être soeurs jumelles... Il est complètement dérangé... » Je ferme les yeux et continue de calmer ma respiration. Je n'ose même pas dire à Nathaniel que Peter m'a fait des avances. Fort heureusement, le journaliste m'attire vers le canapé et me fait assoir dedans. Des cris se font entendre dans la pièce et je comprends seulement maintenant que Grace était en train de dormir paisiblement avant qu'une folle n'arrive en toquant, sonnant et pleurant à chaudes larmes. Je m'allonge sur le canapé et me roule en boule pendant que Nate va voir sa fille.

Je crois que je n’ai jamais vu quelqu’un faire une telle crise d’angoisse. Enfin je veux dire les seules crises de larmes que j’ai eu à gérer dans ma vie sont celle de mon bébé et autant dire qu’avec elle c’est plutôt facile. Un petit câlin, des bisous et elle se calme rapidement. Avec Lily ce n’est pas vraiment la même chose. Il y a définitivement quelque chose qui lui fait peur, mais j’ai du mal à savoir ce que cela peut bien être. Jusqu’à ce que je pense à son ex petit ami. Celui qui l’a frappé. A cause de lui, elle avait déjà fait une crise d’angoisse devant moi. J’ai à peine le temps de penser à cela qu’elle m’affirme que c’est bel et bien cela. Elle a revu ce mec. Peter de son prénom. Je note cela dans un coin de ma tête. Je crois que je vais me méfier de tous les nouveaux que je vais croiser désormais. Si je le croise je crois que je vais lui refaire le portrait. Pourtant je ne montre rien à la jeune femme et je fais de mon mieux pour la rassurée même si je ne sais absolument pas quoi faire. J’encadre son visage de mes mains et lui souris quelque peu pour qu’elle arrive à se détendre. Elle reprend sa respiration et je vois qu’elle essaye de se contrôler par ses propres moyens. D’un signe de tête, elle me fait comprendre qu’il ne lui a pas fait de mal et je dois avouer que ça me rassure quelque peu quand même. La jeune pédiatre s’accroche de nouveau à mon cou et je la serre le plus possible contre moi. Je lui promets que je ne lui laisserais pas l’approcher. Je lui promets que je vais faire attention à elle. Après avoir repris sa respiration une nouvelle fois, Lily me fait comprendre que Peter à été relâcher pour bonne conduite. Chose qui semble l’étonné. De mon côté, plus rien ne m’étonne. Je sais que les prisons sont surpeuplés ces derniers temps et que tous les moyens sont bon pour relâcher les petits délinquants. Sauf que cet homme n’a pas simplement volé dans un magasin, il a frappé une femme. Tellement frapper que cette dernière à terminé aux urgences. Ce n’est pas quelque chose à prendre à la légère. Lily me parle également de la nouvelle copine de son ex. Apparemment la jeune femme lui ressemble étrangement. Je trouve cela vraiment bizarre, mais ne dis rien. Cela ne sert à rien de paniquer encore plus Lily. Sans rien dire j’emmène la jeune femme sur le canapé pour qu’elle puisse s’asseoir. Elle c’est à peine posé que Grace ce met à pleurer à son tour. Mince je l’aurais presque oublié l’espace de quelques secondes. Je m’excuse d’un sourire auprès de Lily et vais voir ma fille qui s’agite dans son cosy. Je ne peux pas gérer deux femmes qui pleurent. Mais je comprends que cette dernière râle parce qu’elle n’as pas vu qui venait d’arriver dans la maison. Je l’embarque avec moi et l’installe sur la table basse pour qu’elle puisse nous voir. Elle fait un petit sourire à Lily qui c’est rouler en boule sur le canapé. Je force un peu la jeune femme à ce relever et m’assois à côté d’elle pour qu’elle vienne ce blottir contre moi. « S’il s’approche encore de toi on ira voir la police. Il aura plus le droit de t’approcher comme ça. » Peut être que j’ai vu trop de film dans ma vie, j’en sais trop rien. Tout ce que je sais, c’est que je ferais n’importe quoi pour qu’elle ce sente en sécurité. « Si tu veux rester ici quelques jours ça me dérange pas. » dis-je doucement.

Grâce à Nathaniel, je me calme peu à peu. Ses bras et ses paroles sont d'n grand réconfort et même si j'ai un peu honte d'avoir presque démoli sa porte d'entrée, je me rends compte que j'ai bien fait de venir directement ici. Je savais qu'il arriverait à me calmer et à me rassurer. J'ai peur. Je sais de quoi Peter est capable. Pour l'instant, il s'est refait une conscience mais combien de temps va-t-il tenir sans toucher d'alcool? Et je sais très bien ce qu'il se passe quand il boit... Quand on s'est revu tout à l'heure, il ne m'a fait aucune reproche sur le fait que c'est quand même à cause de moi qu'il a été enfermé mais combien de temps ça va durer? J'ai peur qu'il débarque un soir en m'accusant d'avoir brisé sa brillante carrière et tout le reste... C'est entre autre pour ça que je viens chercher refuge auprès de Nathaniel. Peter ne sait pas où je suis et même s'il me trouve, le jeune papa sera là pour me défendre ou du moins me protéger étant donné que je ne sais pas si Nate est bagarreur ou pas. Ce que j'espère pas. Avec Peter, il ne faut justement pas s'abaisser à son niveau, il faut être plus fin que lui sans pour autant s'écraser comme j'ai pu le faire... Enfin bref. Nathaniel me fait assoir sur son canapé et là tout de suite je me surprends à rêver d'une bonne tasse de thé chaud sous la véranda chez mes parents. Il faudra que je les emmène un jour là-bas. Je suis sûre que Grace pourrait apprécier la compagnie de mon cheval. Penser à ça m'aide à me détendre pendant que Nate s'occupe de sa fille. Il revient quelques secondes plus tard et la pose en face de nous avant de m'inviter dans ses bras. Le jeune papa me parle d'aller à la police et je ne sais pas trop si c'est une bonne idée ou pas mais il ne faut pas que je l'oublie... Blottie contre lui, je m'enivre de son parfum et me calme enfin un peu. On me propose de venir quelques jours ici... J'avoue que j'hésite. Peter ne saurait pas où je suis mais d'un autre côté, j'ai mon appartement et mon chat là-bas, je n'ai plus de voiture donc faire les allers retours à pieds risquent d'être compliqué... « Il faut que je rentre pour nourrir Springsteen alors... » je sors d'une monstrueuse crise d'angoisse et tout ce que je pense c'est à mon chat... « ... et je n'ai pas d'affaires ici... Ma voiture est au garage... » soupirais-je avant de fermer les yeux quelques instants. Je pourrais m'endormir tout de suite si je me laissais aller tant cette crise m'a épuisée. Sans parler de la course alors que je ne suis pas vraiment sportive à la base...

J’ai l’impression de ne servir à rien. Que je suis là uniquement pour la serrer dans mes bras. J’ai l’étrange impression que mes paroles ne la rassurent pas du tout et je me sentirais presque mal à l’aise face à ses pleurs. Pourtant je n’abandonne pas. Je ne vais pas la laisser toute seule dans cet état. Elle est tout de suite venue ce réfugier chez moi et je dois avouer que je suis toucher de voir qu’elle a assez confiance en moi pour cela. Je lui promets que je laisserais personne lui faire du mal et que je la protégerais quoiqu’il arrive. Il semblerait que cela l’aide tout de même à ce calmé. Elle arrive à mieux respirer et je me dis que c’est déjà ça de gagner. Je n’ai jamais été du genre bagarreur, mais s’il le faut je serais capable de me battre avec cet homme juste pour être sûr qu’il ne fera plus de mal à Lily. Je n’ai jamais vu une femme aussi fragile. Je n’ai pas pitié d’elle, loin de là, mais je me sens presque obligé de la protéger. Je sais que je vais en faire une priorité maintenant. Pour être sûr qu’elle ne finisse pas par tomber à bout de force ou je ne sais quoi, je l’entraîne avec moi sur le canapé. Mais j’ai à peine le temps de m’occuper d’elle que Grace me rappel à l’ordre en me faisant savoir qu’elle est toujours là elle aussi. Ah mon bébé, le jour où elle ne râlera pas je commencerais à me faire du souci. Je vais la chercher, mais j’avoue que je m’occupe un peu moins d’elle sur l’instant présent. Lily c’est blottie en boule sur le canapé et je me fais vraiment du souci pour elle. Je fais rapidement un bisou à ma fille et reporte toute mon attention sur la jeune pédiatre. Je l’incite à ce relever un peu pour venir ce blottir dans mes bras. Je préfère la voir contre moi que toute seule dans le canapé. Du mieux que je peux je tente encore de la rassurer en lui affirmant que je ne laisserais pas Peter l’approcher. Je finis par lui proposer de venir vivre ici quelques jours histoire de ne pas la laisser seule. Ne serait-ce que ce soir. Mais tout de suite elle refuse. Enfin pas directement, mais elle me fait savoir qu’elle doit nourrir son chat. « T’as appelé ton chat comme le boss ? » dis-je en riant quelque peu. C’est pas vraiment le moment de faire de l’humour, mais je me dis que dans le fond ça va finir de la détendre. Elle ajoute rapidement qu’elle n’as pas d’affaires ici et que sa voiture au garage. Elle soupire et je viens tendrement lui caresser les cheveux pour la détendre. Je dépose un baiser sur son front et souffle doucement : « S’il faut je vais te la chercher ta voiture. » C’est pas ce qui me poserait de souci. Et puis je préfère l’avoir à l’œil ne serait-ce que jusqu’à demain. Je ne veux pas qu’elle ce remette à paniquer quand elle se retrouva toute seule. « Je peux même aller nourrir ton chat ou tu le ramène ici. » J’ai pas d’animaux parce que je n’aurais pas le temps de m’en occuper, mais j’ai absolument rien contre. Je vois que ma proposition interpelle la jeune femme et je lui souris tendrement. « Je t’avoue que j’ai pas vraiment envie de te laisser toute seule là… »

Je ne me vois vraiment pas rentrer chez moi et rester seule, je pense que je deviendrais très rapidement parano au moindre petit bruit mais d'un autre côté, j'ai zéro affaires ici et je ne me vois pas porter les mêmes vêtements durant plusieurs jours de suite. J'informe Nathaniel du fait que je ne peux pas rester ici sans faire un saut chez moi pour nourrir Springsteen et prendre deux ou trois affaires. Le jeune homme me taquine un peu par rapport au nom que j'ai donné à mon chat mais je ne relève même pas. Il se moquera encore plus de moi quand je lui avouerais que mon cheval s'appelle Hendrix. Enfin bref. Nate me propose quelques options comme aller chercher ma voiture au garage quand elle sera réparée ou aller chercher mon chat chez moi pour l'amener ici. Lui non plus ne me voit pas rester seule... Je pousse un soupire, ma respiration ayant retrouvé son rythme normal. « On a qu'à faire un saut chez moi plus tard... » Je renifle silencieusement et me passe une main sous les yeux. Je dois avoir une mine horrible... Mon regard se pose sur Grace qui semble se rendormir gentiment. Je ne tremble plus et même si j'ai encore peur de recroiser Peter, j'ai réussi à chasser ces mauvais souvenirs de mon esprit. Je m'allonge à nouveau sur le canapé, posant ma tête sur les genoux de Nathaniel. « Je suis désolée tu sais... Je sais pas pourquoi c'est tout de suite ici que je suis venue... » Mon regard se pose sur un tas de feuilles posées sur la table basse. « J'espère que je ne t'ai pas interrompu dans ton travail... » Je replie un peu plus mes jambes contre moi et me passe une main dans mes cheveux. « Il faudra peut-être que tu remplaces ta sonnette... » avouais-je honteusement.

Je me sentirais affreux de la laisser rentrer chez elle toute seule alors qu’elle vient tout juste d’arriver chez moi en pleurant toutes les larmes de son corps. Ce serait presque de l’irresponsabilité. Elle serait bonne pour faire une crise d’angoisse toute seule et je m’en voudrais à mort s’il lui arrivait quelque chose alors que moi je suis tranquillement à la maison en sachant parfaitement qu’elle ne va pas bien. Non c’est définitif je ne la laisserais pas partir et qu’importe les excuses qu’elle va bien pouvoir me trouver. D’ailleurs je trouve rapidement une solution à tous les problèmes qu’elle m’énonce en seulement quelques minutes. Je ne sais pas ce qui lui ai arrivé avec sa voiture, mais s’il faut que j’aille la chercher au garage j’irais. Je laisserais Lily avec Grace juste le temps de faire l’aller-retour. Le garage de la ville n’est pas très loin de la maison, je sais parfaitement que ce sera seulement l’affaire de quelques minutes. Quant à son chat s’il faut je suis prêt à l’héberger lui aussi. Un plus ou un de moins cela ne fera pas vraiment la différence. Il y a assez de place dans cette maison pour tous nous faire tenir tranquillement. Je remarque que la jeune femme ce détends sous mes paroles et je dois avouer que je fais un peu redescendre la pression à mon tour. Je finis par lui dire que de toute manière je n’ai pas du tout l’intention de la laisser partir et elle en semble presque soulager. Comme si c’était mon genre de la laisser seule. Enfin je ne relève pas. Tout ce que je veux c’est qu’elle se sente en sécurité. Et puis ici au moins, je pourrais toujours avoir un œil sur elle quoique je fasse. C’est donc décidé nous passerons chez elle plus tard dans la journée pour qu’elle puisse récupérer des affaires enfin tout ce dont elle a besoin pour ce sentir bien.

En face de nous, Grace commence à s’endormir doucement et cela me rassure. Je vais pouvoir m’occuper de Lily à cent pour cent. J’irais juste coucher ma fille dans quelques minutes pour qu’elle dorme confortablement dans son berceau. Lily en profite pour s’allonger elle aussi et elle vient poser sa tête sur mes genoux. Sans trop bouger je tends le bras et attrape le plaid que je laisse toujours traîner sur le canapé. Je recouvre un peu la jeune femme et pose délicatement ma main dans ses cheveux. Elle s’excuse d’être venu ici et je trouve cela totalement absurde. « Tu n’as pas à t’excuser. Tu as bien fait de venir. » lui dis-je doucement. Je ne veux pas qu’elle croit que cela me dérange. Ce n’est pas du tout le cas. J’ai été surpris c’est vrai, mais cela s’arrête là. « Tu pourra toujours compter sur moi tu sais. Quoiqu’il arrive. » ajoutais-je en lui souriant tendrement. Elle sanglote encore un peu et je continue à lui caresser les cheveux dans un geste lent et doux. Juste pour la calmer. « Je bossais un peu, mais c’est pas grave t’inquiète pas. Je me rattraperais un autre jour. » J’ai encore du temps avant de rendre mes articles et je suis du genre à écrire assez rapidement. Je pourrais même faire ça se soir quand tout le monde dormira c’est pas un souci. Je ne me fais pas de souci pour cela. Lily s’excuse une nouvelle fois en m’informant qu’elle a peut être un peu détruit ma sonnette. Je dois avouer que c’est le cadet de mes soucis. « C’est rien, c’est qu’une sonnette. »Ma main glisse doucement sur le bras de la jeune femme avant de venir attraper sa main. Elle lie nos doigts ensemble et serre ma main dans la sienne. Un instant je la regarde en silence et finis par lui demander : « Tu te sens un peu mieux ? »

Je ne suis pas franchement à l'aise à l'idée de venir ici quelques temps avec mes clics, mes clacs et Springsteen... Je suis quelqu'un qui aime être chez lui, avoir son petit confort, ses petites habitudes... En venant ici, je vais chambouler pas mal d'habitudes chez Nathaniel et Grace mais je ne vois pas d'autres solutions. Il serait bien plus compliqué qu'il vienne dans mon petit appartement avec sa fille et comme je ne me sens vraiment pas de rester seule, je vais essayer de ne pas penser au fait que je débarque chez Jefferson le temps que les choses se tassent avec mon ex petit ami. En regardant Grace, je la questionne mentalement si ça ne lui dérange pas que je vienne ici mais comme la petite fille s'enfort gentiment, je n'aurais pas vraiment de réponses. Oh merde! Il faut que j'appelle le cabinet. Je ne sais même pas ce que j'ai fais de mon sac à main... Nate me rassure en me caressant les cheveux mais je suis quand même obligée de me sentir honteuse d'être venue ici. Il se serait sûrement bien passé d'une furie qui démoli sa porte d'entrée... En plus de ça, je l'ai interrompu dans son travail et je me sens mal... Je déteste déranger les gens ou chambouler leur quotidien. C'est pour ça qu'en général je sors peu de chez moi et que je ne me sociabilise pas trop. La seule amie que j'ai est Abigail et elle est elle même très occupée alors on se voit que de temps en temps. Le jeune papa ne cesse de me rassurer. Tout ce que je lui dis, il me dit que c'est rien, que ça ne le dérange pas. Je finis par lever un regard vers lui. Il semble sincère, un peu sonné mais sincère... Comment ai-je fais pour tomber sur une personne aussi tendre et compréhensive que lui après tous les petits amis désastreux que j'ai pu accumulé? Il lie nos doigts et serre gentiment ma main dans la sienne. Elle semble minuscule à côté de ses paumes qui font déjà la taille entière de ma main. Il me demande si ça a mieux et je fais un hochement de tête. « Grace à toi... » Je me tourne sur le dos pour pouvoir le regarder et lui fais un très léger sourire. Cette histoire avec Peter m'a complètement retournée et malgré tout, Nathaniel est resté compréhensif et rassurant. Un autre m'aurait envoyé balader avec mes histoires d'ex copain. J'ai envie de lui dire tout ce que j'ai sur le coeur, ce que j'ai pu ressentir en le revoyant et en voyant sa nouvelle copine, tous les souvenirs qui me sont traversé l'esprit mais ça ne serait pas correcte envers lui. Je sais qu'il est compréhensif mais à mon avis, il y a des limites aussi. Je me redresse lentement pour éviter de tomber dans les pommes et me retrouve à genoux sur le canapé, une main sur le front. Je fais vraiment pas la fière. Je lance un sourire à Nate pour le rassurer puis tourne mon regard vers la porte d'entrée pour constater que mon sac git par terre. Lentement mais sûrement je me lève, vais le ramasser et attrape mon téléphone pour appeler le médecin de garde et lui dire que je ne pourrais pas venir aujourd'hui, qu'il déplace mes rendez-vous. J'en profite pour lui dire que j'ai rencontré la nouvelle pédiatre. Peyton donc. Au bout de cinq minutes de discussion, je raccroche et fourre mon téléphone dans mon sac avant de soupirer. Je déteste déplacer des rendez vous comme ça. Si ça se trouve, il y avait des enfants qui ont été gravement malade cette nuit et je ne vais même pas les recevoir... Sans me rendre compte, je me suis rapprochée de la fenêtre la plus proche et je regarde la ruelle, pensive. Des bras m'entourent et je ne peux m'empêcher de sursauter avant de bien me caler contre Nathaniel. Je baisse quelque peu la tête sur nos bras entrelacés. « Il faut que tu saches... Peter m'a fait des avances mais je n'ai pas eu le temps de lui dire que j'étais avec quelqu'un que sa copine est arrivée... J'ai donc peur qu'il essaie de me récupérer... » Autant être honnête. Je ne veux pas mentir à Nate en disant que mon ex n'a pas cherché à me reconquérir et aussi que je ne lui ai pas mis de barrière en lui disant que j'étais en couple.

« Tu as pas à te sentir gênée… » dis-je simplement en voyant la tête que fait Lily lorsque je lui assure qu’elle peut venir passer quelques jours ici. Je ne lui aurais pas proposé cela si l’idée me dérangeait. Il va peut être nous falloir une petite journée d’adaptation, mais dans le fond je suis sûr que cela va bien ce passer. J’ai mes habitudes avec ma fille, c’est vrai, mais je sais que la présence de la jeune femme ne changera pas grand chose à cela. Au fil des minutes qui s’écoulent, Lily semble ce détendre quelque peu. De mon côté, je fais tout pour la rassurer sur toutes ses questions. Tout ce passera bien. Tout ce que je veux c’est garder un œil sur elle. Au moins pendant quelques jours pour être sûr que cet homme ne revienne pas la voir. Je n’ai plus envie de la voir dans l’état dans lequel elle est arrivé chez moi. Non plus jamais. La jeune femme viens s’allonger sur le canapé et pose doucement sa tête sur mes cuisses. Je lui caresse doucement les cheveux tout en continuant à discuter avec elle. Sa respiration redevient parfaitement normale et je commence à être un peu moins inquiet pour elle. Elle avait eu une belle frayeur, mais désormais tout semble allais mieux. Elle affirme que cela est grâce à moi et je me contente de lui sourire pour toute réponse.

Après de longues minutes passer dans un silence parfait, Lily finis par ce relevé prudemment. Je la laisse faire. Elle va cherche son téléphone et finis par passer un coup de fil à son bureau. J’en profite pour jeter un coup d’œil sur ma fille qui c’est définitivement endormie. J’allais me lever pour l’emmener dans son lit lorsque je finis par remarquer que la jeune pédiatre c’était posté près de la fenêtre pour surveiller la rue. Je grimace quelque peu et finis par me lever. Doucement je la rejoins et l’enlace. Elle sursaute et je me dis que ce n’était pas très malin d’arriver sans prévenir. Pourtant Lily viens ce blottir un peu plus contre moi et je viens poser mon menton sur son épaule. Elle semble hésiter un instant puis finis par me dire que son ex petit ami lui avait fait des avances et qu’elle ne lui avait pas vraiment fait savoir qu’elle était avec quelqu’un. D’un seul coup, je ne sais plus du tout comment réagir. Je sais qu’elle ne retournera pas avec lui, pas avec tout ce qu’il a pu lui faire vivre, mais je ne peux m’empêcher de me poser des questions. Alors je ne dis rien. Absolument rien et ce pendant quelques minutes. Finalement je dépose un rapide baisé sur sa joue et retourne dans le salon pour aller chercher Grace. Je n’arrive pas à savoir pourquoi, mais je n’aime pas la révélation de la jeune femme. Comme toujours dans ce genre de situation je me renferme quelque peu sur moi-même. Je prends ma fille dans mes bras et finis par monter les escaliers qui mènent à sa chambre. Délicatement je la dépose dans son berceau et la regarde dormir paisiblement pendant quelques instants. « Tu vois je te l’avais dit ma puce, papa c’est déjà trop attacher. » murmurais-je en soupirant. C’est à reculons et discrètement que je finis par sortir de la chambre. Je reste un instant sur le palier et me passe une main sur le visage en soupirant. Rapidement je redescends au salon et retrouve Lily. Je ne sais toujours pas quoi lui dire… Je me sens mal à l’aise…

Ca m'apprendra à vouloir jouer la carte de la sincérité et avouer à Nathaniel que mon ex petit ami m'a clairement fait savoir qu'il voulait retrouver ce qu'on avait avant malgré sa nouvelle copine Peyton. Je préfère qu'il l'apprenne par moi que par une personne x ou y mais au lieu de réagir comme je le pensais, le jeune papa se tend dans mon dos. Je n'ose plus bouger, ni parler. La seule chose qui bouge dans mon corps sont mes yeux qui passent de droite à gauche. Intérieurement je panique. Ce lourd silence n'est pas bon signe... Je ravale difficilement ma salive mais n'ose toujours pas bouger ou affronter le regard du jeune homme. Je pensais qu'il allait agir comme beaucoup l'auraient fait; en le traitant de connard et qu'il ne s'imagine en tout cas pas s'approcher de moi mais non... Nathaniel me surprend et semble complètement déboussolé par ce que je viens de lui dire. Pourtant, je n'ai pas insinué que j'allais retourné dans les bras de Peter. Il devrait savoir que je n'oserais pas aller vers lui, qu'il m'a fait trop de mal pour pouvoir le pardonner comme ça. Sans parler de son étrange passion pour les brunes au teint mat. Au bout de longues secondes de silence, Nate m'embrasse sur la joue et tourne les talons, laissant un espace froid s'enrouler autour de moi, là où ses bras se trouaient avant. Je n'ose toujours rien faire ni dire et attend qu'il quitte la pièce pour me retourner. Il a emporté Grace avec lui et ai monté à l'étage. Je me passe nerveusement une main sur le visage et soupire. Il pense sérieusement que je serais directement venue vers lui si j'hésitais sur mes sentiments? Calme toi Lily. Si ça se trouve, ce n'est pas ce que tu penses. Si ça se trouve, Nathaniel ne savait juste pas quoi dire et il a préféré aller coucher Grace pour être tranquille que les deux. Mes yeux se posent une fraction de seconde sur mon sac à main. Non, je n'ose pas partir. Surtout pas avec Peter dans les parages. Putain je commence déjà à être parano. J'attends quelques autres longues minutes et sursaute un peu en voyant le jeune papa revenir. Son regard est dur et je comprends que je ne m'étais pas fait des films. Qu'il est pas content. Mais qu'est-ce que je peux lui dire moi? J'y suis pour rien si Peter est comme ça... Je pensais qu'on se faisait assez confiance. Nate devrait savoir que je ne retournerais pas vers mon ex. Non? « Qu'est-ce qu'il se passe? » demandais-je timidement, croisant les bras sur ma poitrine en signe de protection. Nathaniel hausse les épaules et je m'approche lentement de lui, ne le quittant pas du regard bien que celui ci fuit le mien. Quand j'arrive à sa hauteur, je prends ses mains chaudes entre les miennes et cherche à croiser ses beaux yeux verts. « Je ne sais pas si c'est le fait que je ne lui ai pas dis que j'étais en couple qui te met dans cet état ou le fait que mon ex veuille me récupérer... » Je l'interroge du regard mais pas de réponse. Un soupire s'échappe de mes lèvres. J'embrasse le dessus de sa main et prend une voix plus sûre, plus posée. « Je ne retournerai jamais vers lui Nathaniel. Tu sais ce qu'il m'a fait, il faudrait être tarée pour retourner dans les bras de quelqu'un comme lui... Je suis heureuse avec toi, tu es tendre, tu me laisses le temps... Et c'est pour ça que je t'aime. Je ne voudrais pas de quelqu'un d'autre. » J'ai le coeur lourd malgré tout ce que je viens de lui dire. Cette journée est un brai cauchemar.

Je ne sais vraiment pas comment réagir face à la déclaration de Lily. Après tout, elle m’a seulement informé des intentions de son ex petit ami. Elle ne m’a pas dit qu’elle contentait ce jeté dans ses bras ou quelque chose comme cela. Je sais parfaitement qu’elle ne retournerait pas avec lui. Après tout, il lui a fait assez de mal comme cela. Mais sans que je le comprenne réellement, je me renferme sur moi-même. Je sais pas… D’un seul coup, c’est comme si je réalisais que rien n’était encore acquis entre Lily et moi. Du jour au lendemain elle pourrait partir sans avoir à me donner d’explications et cette idée fait ressurgir un vieux sentiment d’insécurité que je pensais avoir totalement refoulé. Visiblement ce n’est pas le cas. Je ne pensais pas que le départ de Jamie pourrait avoir des répercussions sur mes prochaines relations amoureuses. Je me pensais surement un peu trop fort. Tout ce bouscule dans mon esprit et je ne sais plus vraiment quoi faire. Je me sens mal à l’aise et j’ai peur de dire quelque chose qui nous précipitera vers la fin. Alors je ne dis rien. Absolument rien. Le silence perdure pendant de longues minutes avant que je finisse par céder. Je l’embrasse rapidement sur la joue et finis par m’éloigner d’elle. Je me rabats sur ma fille. Cette dernière dort profondément et je n’aime pas la laisser dans son cosy. Je ne veux pas qu’elle dorme comme cela pendant des heures. C’est peut être qu’une excuse dans le fond, mais au moins cela me permet de pouvoir réfléchir un instant. Je prends juste quelques minutes pour Grace. Elle ronchonne un peu quand je la prends dans mes bras, mais finis par ce rendormir rapidement. De mon côté, je ne sais même plus comment réagir. J’ai conscience que ma réaction est loin d’être parfaite. Je n’aurais jamais dû me renfermer sur moi-même de cette manière. C’est une peur irrationnelle. Mais elle est tout de même bien présente. Je crois que c’est juste plus fort que moi, mais je ne vois pas comment je vais pouvoir expliquer cela à Lily.

Après plusieurs minutes passées à l’étage, je finis par redescendre. Lily est toujours près de la fenêtre et elle me regarde d’un air inquiet. Elle me demande ce qui se passe et je me contente d’hausser les épaules. Je ne sais même pas comment je vais pouvoir mettre des mots sur ce qui m’arrive d’un seul coup. J’ai la trouille. C’est quelque chose qui ne s’explique pas vraiment en réalité. La jeune femme s’approche prudemment de moi et attrape mes mains tout en cherchant à capter mon regard qui ce veut fuyant. J’ai l’impression d’être débile à réagir de cette manière et je n’aime pas cela. Elle me demande pourquoi je me suis mis dans cet état, mais je n’ose toujours pas lui répondre. Et alors que j’allais ouvrir la bouche, la jeune femme commence à se justifier. Elle dit m’aimer et je prends rapidement conscience que je ne devrais surtout pas douter d’elle de cette manière. Je soupire quelque peu et l’attire de nouveau contre moi. « Je suis désolé… » dis-je doucement. Je dépose un baiser sur sa tempe et la serre un peu plus contre moi. « Ca a juste réveillé de vieux souvenirs que je pensais enfoui… » On a tous les deux un passé assez important en ce qui concerne nos relations sentimentale et il semblerait qu’il n’y est pas que ses souvenirs qui risquent de nous freiner dans notre relation. Je me pensais assez fort pour oublier tout cela, réellement. Mais dans le fond, je crève de trouille à l’idée qu’elle puisse, elle aussi, m’abandonner. « Je suis vraiment attacher à toi Lily, plus que ce que je pouvais bien le penser et… Enfin laisse tomber. J’aurais pas dû réagir comme ça. »

Je me retrouve très vite à nouveau dépassée par les événements... A la limite, ce qu'il s'est passé avec Peter je l'ai très bien compris; j'ai fait une crise d'angoisse assez monumentale parce que j'ai revu mon ex petit ami qui m'a battu jusqu'à en terminer aux urgences. Là tout est clair mais une fois calmée, je confie à Nathaniel que Peter aimerait me reconquérir et là tout se bouscule dans mon esprit. Je ne sais pas expliquer ce qui est en train de se passer mais au lieu de devenir surprotecteur avec moi, le jeune papa se renferme et quitte la pièce en emportant son bébé sous le bras. J'essaie de me rassurer en me disant qu'il voulait uniquement coucher Grace étant donné qu'un bébé ne doit pas être couché dans un cosy plus de deux heures mais quand je le vois revenir avec une tête d'enterrement, je comprends que c'est pas à cause de sa fille qu'il est comme ça mais bel et bien à cause de ce que je lui ai dis... Je me repasse le fil de la conversation pour voir si j'aurais insinué quoi que ce soit par rapport à mon ex petit ami qui le ferait douter de mes sentiments pour lui. Mais non, je n'ai rien dit... D'accord, Peter n'est pas au courant que j'ai à nouveau quelqu'un dans ma vie mais ça ne veut pas dire que j'ai fais exprès de lui mentir pour lui donner de faux espoirs. Ca veut simplement dire que je n'ai pas pu lui dire car sa nouvelle copine est arrivée assez rapidement et que je me suis retrouvée choquée face à notre ressemblance. Mais si ça ne tient qu'à ça, je peux très bien lui dire si je le recroise - ce que j'espère qui n'arrivera pas avant des années lumières... Je décide de faire le premier pas, de dire à Nathaniel qu'il n'a pas à se faire de soucis, que c'est lui que j'aime, que c'est lui qui me rend heureuse et qui me traite bien... Il me rassure depuis le début de notre relation, c'est à mon tour de le faire bien que je me sente encore assez faible de ma crise d'angoisse. Ses mains entre les miennes, je peux presque sentir son souffle contre mon visage tant j'ai tenu à être proche de lui pour être sûre qu'il a toute mon attention. Le jeune papa finit par me prendre dans ses bras en s'excusant. Je me blotti contre lui, l'entourant de mes bras... On a tout les deux nos vieux démons et c'est pour ça aussi qu'on est un couple, c'est pour passer au travers de ça et se soutenir. Je comprends que ça ait pu lui faire peur mais je ne suis pas Jamie, tout comme il n'est pas Peter. « Je comprends t'inquiète pas... Mais n'oublie pas que je ne suis pas elle. » Je m'écarte quelque peu de lui et plonge mon regard dans le sien alors qu'il me dit qu'il s'est attaché à moi mais il ne termine pas sa phrase. Sûrement un truc de mec... Ma main se pose sur sa joue et je me mets sur la pointe des pieds pour l'embrasser tendrement. « C'est oublié. » dis-je contre ses lèvres avant de me remettre correctement sur le sol - à m'énuquer donc vu ma petite taille. Je lie nos doigts ensembles. « Buvons une tasse de café avant de partir chez moi. » Je ne connais pas encore son appartement par coeur mais je prends l'initiative de trouver tout ce qu'il faut dans les placards après avoir rejoint la cuisine. J'ai besoin d'un café après toutes ces émotions.

Je ne sais pas ce qui m’a pris en réagissant de cette manière. Comme si Lily avait sérieusement besoin de cela aujourd’hui. Je n’ai jamais été quelqu’un d’égoïste, mais je crois que sur ce coup-là ce fut tout simplement plus fort que moi. J’ai revu Jamie en train de me dire qu’un homme lui avait fait des avances. Elle m’avait assuré que ce n’était rien. Un mois plus tard, alors qu’elle était enceinte jusqu’aux yeux, elle est partie avec lui. Alors même si au plus profond de moi je sais parfaitement que la jeune femme ne retournera pas avec son ex petit ami, je ne peux m’empêcher de repenser à cet instant de ma vie. Je me sens nerveux et mal à l’aise d’un seul coup. Je ne suis pas spécialement fier de ma réaction et j’espère sincèrement que Lily ne m’en voudra pas. Pour une fois on inverse quelque peu les rôles. Elle se rapproche de moi et tente de me rassurer comme elle le peut. Autant dire qu’elle est plutôt douée pour cela. Il n’y a aucun reproche dans sa voix lorsqu’elle me fait comprendre qu’elle n’est absolument pas comment mon ex petite amie. Je me sens un peu coupable de lui avoir parler de cela une nouvelle fois. Je baisse quelque peu le regard et la serre un peu plus contre moi. « Je sais, je sais. Je suis désolé Lily… » J’espère sincèrement qu’elle ne m’en voudra pas. Finalement, c’est un peu mal à l’aise que je finis par lui dire que je tiens véritablement à elle. Alors l’autre soir, j’étais en train de lui dire que je l’aime et aujourd’hui je suis incapable de lui en dire plus. T’es compliqué comme garçon mon vieux Nate. Pourtant cela semble la satisfaire au vu du baiser qu’elle me donne par la suite. Je me rends compte que j’ai vraiment eu de la chance de tomber sur la jeune femme. Je crois que je ne pourrais pas rêver mieux comme compagne. Que ce soit pour moi ou même pour Grace. Lily est un véritable cadeau du ciel.

La jeune femme ce reprends quelque peu et finis par me proposer de prendre un café. C’est une excellente idée. Histoire de nous remettre les idées en place et de détendre la brunette une bonne fois pour toute. C’est amusé que je la regarde fouille dans mes placards pour tenter de trouver ce qu’elle cherche. Malgré sa détermination il faut avouer quelle galère quelque peu. D’un signe de tête je lui indique le bon placard et finis par prendre appui sur le mur. Je ne suis pas du genre maniaque, mais il faut avouer que toute chose à sa place dans ma maison. « De toute manière il va falloir qu’on attende un peu avant de partir. C’est l’heure de la sieste et si je la réveille maintenant elle va être grognon toute la soirée. » Déjà que ma fille à tendance à ronchonner pour un rien, si elle n’a pas eu ses heures de sommeil ça devient pire que tout. Ce serait le meilleur moyen pour nous pourrir la soirée. Lily s’affaire autour du plan de travail et je remarque bien qu’elle essaye de tout faire pour ce changé les idées. Malgré tout, j’aimerais encore lui dire quelque chose. Je m’approche doucement d’elle et pose ma main sur sa nuque. « Je le laisserais pas t’approcher je te le promets. Qu’il essaye de te récupérer et je m’occuperais de lui. » lui dis-je doucement. Maintenant nous n’aurons plus besoin d’en parler. Elle sait que je ferais tout pour la protéger et je pense que je n’ai pas besoin d’en dire plus. La jeune femme allume la cafetière et une bonne odeur de café empli la cuisine. « On s’occupe de tes affaires et après on passe une soirée tranquille tout les deux. J’ai reçu tout un tas de films pour le boulot, je suis sûr qu’il y en a qui te plairait dans le tas. »

Je suis encore un peu secouée de la réaction de Nathaniel par rapport à mon ex mais je vois clairement qu'il ne se sent pas bien non plus face à ça. Il ne cesse de s'excuser et même s'il ne le dit pas, je le vois dans ses yeux. J'ai bien compris la situation. Son ex est partie avec un autre et il a peur que l'histoire se répète avec moi et Peter. Je connais les intentions de mon ex à présent, je sais ce qu'il veut et je sais aussi dores et déjà qu'il ne l'obtiendra pas. J'aime pas forcément sa nouvelle copine mais je me mets à sa place, je sais ce que c'est de vivre avec lui et je ne veux pas qu'elle se retrouve cocu. Surtout qu'on va en venir à être collègues alors autant ne pas s'étaler là-dessus.

Après une tendre étreinte, je propose à Nate un café. Je ne suis pas chez moi mais c'est tout comme. Une fois que je suis à l'aise, on ne m'arrête plus. On a tout les deux passé une matinée de merde, on a besoin d'un remontant et comme je ne suis pas fane des bitures matinales, je préfère commencer à fouiller dans les placards pour trouver de quoi faire un breuvage caféiné. Le jeune papa s'amuse de me voir fouiller dans ses affaires pour trouver ce dont j'ai besoin, mais je l'ignore soigneusement, exagérant presque les gestes de temps à autre pour lui montrer que j'en ai rien à faire. Après m'avoir donné un indice d'un mouvement de tête, Nate s'appuie contre le mur et me parle de la sieste de Grace. Je lui fais un petit sourire, une tasse dans la main et sucrière dans l'autre. « J'avais compris. » C'est pour ça que j'avais proposé de boire un truc. J'ai hâte d'aller chez moi prendre mes affaires ainsi que Springsteen mais Nathaniel vient d'aller coucher Grace donc il faut qu'on attende un peu. Je suis pas maman mais mon métier m'a quand même donné quelques bases. Combien de parents viennent déboussolés à mon cabinet parce que leur enfant ne fait pas ses siestes et que la nuit il ne pense qu'à jouer? Je ne compte même plus. Je repose mon regard sur ce que je suis en train de faire. C'est pas grand chose et pourtant, j'ai l'impression de devoir m'accrocher à ça. Que si je le fais bien, je pourrais ne plus penser à Peter qui habite désormais en haut de la rue. Une pain chaude et protectrice se pose sur ma nuque, ce qui me fait à nouveau sursauter. Putain. A chaque fois que je suis dans mes pensées, je sursaute quand Nate s'approche de moi, il va finir par croire que j'ai peur de lui. Comme s'il lisait dans mes pensées, le journaliste me rassure à propos de mon ex petit ami. Je tourne la tête vers lui hésitante mais finit par lui faire un joli sourire suivit d'un mouvement de tête positif pour qu'il voit que j'ai compris. Un "merci" souffle d'entre mes lèvres et je mets la cafetière à chauffer.

Rapidement, c'est prêt. Je verse le liquide dans deux tasses, rajoute du sucre dans la mienne et on va s'installer dans le canapé. J'observe le tas de DVD que me présente Nate et hésite. « Celui-ci. » Une note humoristique nous fera du bien. Le jeune papa installe le tout et vient se poser à côté de moi dans le canapé, j'en profite pour me caler contre lui, serrant ma tasse de café entre mes mains comme si elle était enduite de beurre et qu'elle pourrait glisser à moment ou à un autre. Le film démarre et j'avoue être complètement absorbée par l'écran. Je suis une grande fane de films et de séries. Une vraie geek comme mon père aime dire. Depuis qu'il a appris ce que ce mot voulait dire, il ne cesse de me le dire. Mais surtout, il se moque gentiment des figurines en tout genre que je collectionne chez moi. Il dit que ça ne fait pas très "fille" mais bon, je m'en fou. Après avoir bu mon café, je me penche en avant pour poser la tasse sur la table et me remets contre Nathaniel, profitant de sa chaleur corporel. Je suis tellement bien là, que je finis par m'endormir. La matinée à été éprouvante. Ce sont les pleurs de Grace qui me tirent de mon sommeil. Tête dans le derrière je me redresse et regarde Nathaniel qui semble amusé que je me sois endormi. Je lui offre une petite tape sur l'épaule avant que celui-ci ne se lève pour aller chercher sa fille. A peine a-t-il quitté le canapé que je me laisse lourdement tomber dans les coussins.

Tandis que Lily s’agite à nous préparer du café, je me rapproche d’elle pour tenter de la rassurer du mieux que je peux en ce qui concerne son ex petit ami. Je ne sais pas si je choisi les bons mots. Je ne suis absolument pas sûr de moi, mais je fais de mon mieux pour qu’elle puisse au moins se sentir en sécurité avec moi et surtout chez moi. Je ne sais plus exactement pourquoi elle me remercie, mais elle finit par le faire alors je n’en demande pas plus. Tout ce que je veux c’est la voir heureuse. J’ai besoin de la voir sourire. Je l’ai déjà vu pleurer bien trop souvent depuis qu’on est ensemble et j’ai bien l’intention de changer tout cela. Lily continue à faire couler le café tandis que je reste à ses côtés. J’ai l’impression d’être un garde du corps, mais cela ne me dérange pas totalement. J’aime bien la protéger en fait. Je me sens utile au moins. Enfin. La jeune femme finis par me tendre une tasse fumante de café bien chaud. Le paradis sur terre. J’en bois une gorgée même si le liquide me brûle quelque peu la trachée. Je crois que je suis un peu trop accro à la caféine. D’un signe de tête je demande à Lily de me suivre dans le salon. On doit attendre que Grace se réveiller avant de partir alors autant faire passer le temps devant un bon film. Vu le tas de DVD que j’ai reçu pour le travail on a largement de quoi faire. Je laisse le choix du film à ma compagne de toute manière je vais être obligé de tous les voir alors qu’importe l’ordre dans lequel je le fais. Lily choisi un film comique et je comprends son choix. Un peu de rire ne nous ferait pas de mal. J’installe rapidement le tout et viens m’asseoir dans le canapé au côté de la jeune pédiatre. Elle vient tout de suite se blottir contre moi et je passe mon bras autour de ses épaules. Le film démarre et Lily semble totalement hypnotisée. De mon côté, je me perds rapidement dans mes pensées. J’essaye d’imaginer la tête que pourrais avoir son ex petit ami. Je me demande comment je réagirais si je le croise. Et tout un tas de trucs dans le genre. Quand je reviens sur terre Lily a finis par s’endormir dans mes bras ce qui me fait doucement sourire. J’essaye de bouger le moins possible et tente de me concentrer sur le film.

Les minutes défilent et le film touche pratiquement à sa fin lorsque Grace se fait entendre au premier. Je jette un coup d’œil à ma montre, cela fait bien deux heures qu’elle dort et c’est amplement suffisant. Les pleurs de ma fille finissent par réveiller Lily et je me retiens de rigoler en voyant son visage endormi. Elle me fait une grimace et je dépose un rapide baisé sur ses lèvres avant de me lever pour aller chercher mon bébé. Je monte rapidement les escaliers et retrouve ma fille qui s’agite dans son berceau. Je la prends dans mes bras et vais la poser sur la table à langer pour lui changer sa couche, mais également pour l’habiller. Je lui enfile une robe que ma mère lui avait offerte il y a quelques jours. Grace semble toute heureuse et je lui fais quelques bisous sur le ventre pour la faire rire. J’adore son rire. On finit par redescendre tous les deux et on retrouve Lily allongée sur le canapé. Je vais m’asseoir sur la table basse et Grace se met debout sur ses petites jambes sur mes cuisses. « Tu montre à Lily comme t’es belle ma puce ? » Ma fille tend ses bras vers Lily et se met rapidement à ronchonner lorsqu’elle remarque que la jeune femme ne répond pas à son envie de câlin. Une vraie capricieuse des fois. « Je crois qu’elle veut te faire un câlin. » Lily se relève rapidement et je dépose ma fille sur ses genoux. Elles sont belles toutes les deux. Je me dis que ce n’était vraiment pas une mauvaise idée de proposer à Lily de venir s’installer ici le temps qu’elle reprenne confiance en elle. Peut être qu’elle ne partira jamais, je n’en sais trop rien. Mais pour le moment j’ai envie de la garder avec moi. « Tu veux qu’on fasse comment pour récupérer tes affaires ? Je te laisse ma voiture et je vais chercher la tienne ? » Je sais que Lily a peur que l’on soit vu ensemble et je n’ai pas vraiment envie de jouer avec le feu. Pas aujourd’hui.

Quand Nathaniel quitte le canapé pour aller auprès de sa fille et que je me laisse tomber dans les coussins, je me rends compte que j'ai manqué une bonne partie du film. A voir le baiser qu'il m'a offert avant de s'éclipser, le jeune papa ne s'est pas vexé pour autant. Je suis quand même légèrement soulagée. Après cette matinée et toutes ces émotions, cette petite sieste m'a quand même fait du bien, je dois l'avouer. Je prends quelques minutes pour émerger et moins avoir la tête dans le derrière. J'ai déjà dormi ici, Nate m'a déjà vu au réveil mais je préfère éviter de ressembler à une clocharde devant lui. Je fixe le bout de mes doigts qui tripotent une frange du coussin tout en repensant à cette journée. Je crois que c'est une bonne chose que je vienne ici. Du moins, j'essaie vraiment de m'en persuader. Je n'aime pas m'installer chez les autres, j'ai toujours été du genre à vivre dans mon petit confort et à avoir de la peine à sortir de ma bulle mais dans cette situation, c'est pour venir ici. Un endroit que je connais, avec des personnes que j'aime. Je me rends compte que le jeune papa et sa fille ont pris une place très importante dans ma vie. Je ne sais pas si je pourrais imaginer vivre sans eux à présent. Nathaniel me protège, il me rassure, il me donne confiance et je suis vraiment bien à ses côtés. Même si Grace n'est pas ma fille, elle comble ce certain manque que j'avais en moi. J'ai toujours voulu avoir des enfants et même si je m'en occupe toute la journée au cabinet, ce n'est pas la même chose.

Je sors de mes pensées en entendant les marches de l'escaliers grincer sous les pas de Nathaniel qui revient dans le salon avec sa fille dans ses bras. Il s'asseye en face de moi et la petite cherche à se hisser sur ses jambes. Elle est adorable et on voit clairement qu'elle est brillante pour son âge. Très peu d'enfant ont déjà ses réflexes et ses capacités physiques aussi. Je suis tellement absorbée par ma contemplation de Grace que je ne remarque pas tout de suite qu'elle me tend les bras. Je me redresse en remettant un peu mes cheveux correctement - doux Jésus je dois avoir une tête à faire peur - et tend mes bras pour prendre la petite fille contre moi. Je constate seulement maintenant qu'elle porte une jolie petite robe avec des fleurs dessus. C'est adorable. Nate a du goût mine de rien! Toujours un peu plongée dans mes pensées, je constate que le journaliste est en train de me parler. Je pose une main sur mon front et le regarde de manière désolée. « Excuse moi Nate... Je suis un peu à l'ouest... » Je me sens bête. Néanmoins, un petit sourire étire mes lèvres et je réfléchis rapidement à cette histoire d'affaire à aller chercher chez moi. Je pousse un petit soupir. « Attends... » Je me lève, en prenant soin de garder Grace contre moi et vais chercher mon téléphone. Il me faut quelques minutes pour trouver le numéro du garagiste mais je finis par l'appeler. Celui-ci me dit qu'il doit encore garder ma voiture et que les réparations coûteront certainement cher... Un nouveau soupir filtre mes lèvres. C'est vraiment pas ma journée. Je le remercie, raccroche et me tourne vers Nathaniel. « Ma voiture est raide... On peut se rendre les trois chez moi c'est la seule solution. » Je n'habite pas bien loin de Jefferson donc on a peu de risques qu'on nous voit ensembles. Je me tourne un peu et trouve le maxi cosy de Grace. Je l'installe donc confortablement et je vois Nathaniel qui se lève pour prendre son blouson et ses clés. Bon autant faire ça pendant que je suis plus ou moins réveillée. On quitte donc le domicile de Nathaniel et je me force à ne pas jeter des regards de partout pour m'assurer que Peter ne m'a pas suivie.

Le jeune papa n'est jamais venu chez moi, je lui indique donc dans quelle rue tourner et qu'on il se gare devant une boulangerie il semble étonner. Oui j'habite au-dessus d'un magasin. Je lui fais un sourire timide mais sors de la voiture et attend que Nate ait pris sa fille pour sortir les clés de mon appartement. Quand on entre par une vieille porte en bois, on pénètre directement dans un couloir un peu sombre. « Troisième étage sans ascenseur, désolée... » On grimpe donc à mon étage pour enfin arriver devant la porte. J'hésiterai presque à ouvrir, un peu gênée. C'est sûrement le bordel et autant dire que le jeune homme risque de changer d'avis sur moi en voyant mon côté "geek" que je cache. Et autant dire que moi et la déco... Bref c'est pas mon truc. J'ouvre et presque immédiatement Springsteen vient miauler dans mes pieds. « J't'ai autant manqué? » Je souris, me penche et attrape l'animal dans mes bras pour lui faire un câlin. « Bienvenu dans mon bordel organisé! » dis-je en refermant la porte derrière Nathaniel. Je ne m'attarde pas trop, préférant ne pas épiloguer sur mes étagères remplies de livres de médecine, mélangé aux bandes dessinées ou encore les armoires remplies de DVD en tout genre. Je m'occupe d'abord de donner à manger à mon petit roux puis me dirige dans ma chambre à coucher qui se trouve sous le toit pour prendre un sac et y mettre trois ou quatre tenues différentes. Trainant mon sac derrière moi, je retrouve Nate dans le salon et tire le sac de transport à Springsteen et déplie un sac en papier pour y mettre des croquettes et tout ce dont il a besoin. « T'es sûr que ça ne te dérange pas qu'on vienne chez toi? »

Lily c’est endormi devant le film, mais ce n’est pas moi qui vais lui en vouloir. Habituellement je suis toujours celui qui finit par s’endormir devant la télé. Et puis elle avait eu une matinée assez dure alors je ne pouvais vraiment pas lui en vouloir. Pour lui prouver tout cela, je l’embrasse rapidement avant de me lever pour aller chercher Grace qui nous fait savoir qu’elle a terminé sa sieste. Lorsque j’arrive dans sa chambre, ma fille tente d’attraper les petites peluches qui pendent à son mobile. Autant dire qu’elle a encore de la marge pour y arriver, mais cela me fait doucement sourire. Je me penche vers elle et la prends dans mes bras pour la mettre à la hauteur de ce qu’elle veut voir depuis tout à l’heure. Toute heureuse elle reste un instant en admiration devant son jouet avant de s’agiter dans mes bras. Je finis par l’allonger sur sa table à langer et m’occupe un peu d’elle. Depuis quelques temps, elle a compris comment faire pour se retourner sur le ventre et c’est devenu son jeu préféré. Autant dire que ça ne me facilite pas la tâche quand je veux l’habiller. Elle ne cesse de remuer et j’ai toujours peur qu’elle tombe de la table. Alors je finis par la tenir par la couche le temps d’attraper des vêtements propres dans sa commode. Je lui mets la robe que sa grand-mère lui a offert il y a peu et tente de trouver un gilet qui irait avec. J’ai beau être un mec, je fais toujours attention lorsque j’habille ma fille. J’ai pas envie qu’elle ressemble à un clown parce que son pauvre père est absolument nul en mode. Enfin. Une fois la petite Jefferson fin prête, je descends de nouveau au salon pour rejoindre Lily qui c’était littéralement laisser tomber sur le canapé.

Je m’assois en face de la jeune femme et Grace tente désespérément d’attirer son attention. Il semblerait que ma fille soit de plus en plus à l’aise en compagnie de Lily. Elle lui réclame souvent des câlins alors que c’est quelque chose qu’elle fait rarement. Même avec sa marraine elle est pas comme cela. Autant dire que cela m’étonne, mais dans le fond j’apprécie particulièrement. Pas de souci de jalousie. Et Lily semble l’aimer également. De quoi faire mon bonheur. Je m’adresse à la jeune femme, mais celle-ci semble être totalement à l’ouest d’un seul coup. Elle s’excuse et je lui offre mon plus beau sourire. Je me penche quelque peu et l’embrasse tendrement. « C’est pas grave. » Lily finis par ce lever tout en gardant Grace contre elle. Cette dernière s’amuse avec les boutons du gilet de la jeune femme. Un rien l’émerveille c’est quand même hallucinant. Je ne sais pas trop ce que fait Lily. Elle attrape son téléphone et je l’entends discuter avec quelqu’un. Sans aucun doute le garagiste à ce que j’entends. La jeune femme raccroche et m’annonce que sa voiture est complètement morte. « On va juste chercher tes affaires alors. » lui dis-je en souriant. Lily s’occupe d’installer Grace dans son cosy tandis que je récupère mes clés et mon blouson. Autant faire cela maintenant, je crois que je n’aurais plus la motivation de bouger après ça. Tout le monde finis par quitter la maison et monte dans ma voiture. Grace gazouille tranquillement tandis que Lily m’indique le chemin à prendre. Je me rends compte que c’est la première fois que je vais aller chez elle et je me demande bien à quoi son appartement ressemble.

On arrive devant un magasin. Je suis assez étonné, mais il semblerait qu’elle vive juste au-dessus. On se retrouve dans un couloir assez sombre et elle m’annonce qu’elle vit au troisième. Sans ascenseur bien sûr. Je regarde un instant les escaliers et mon regard se pose sur Grace dans son cosy. « Heureusement qu’elle pèse pas lourd. » dis-je en riant. Malgré tout arriver au troisième j’ai un peu mal aux bras. Heureusement que je vis dans une maison, je crois que je ne pourrais pas faire ça tous les jours. Lily ouvre la porte de son appartement et je la suis en silence. Son chat vient tout de suite nous voir et Grace le regarde comme si c’était la huitième merveille du monde. « Elle a jamais vu de chat de sa vie. Je crois que ça va l’occuper pendant plusieurs jours. » Lily s’excuse un instant et disparaît dans ce qui doit être sa chambre à coucher. De mon côté je pose le cosy de Grace sur la table du salon et fais rapidement le tour de la pièce. Ma petite amie possède tous un tas de DVD, de figurines en tout genre. Je suis assez impressionné. Je suis pas réellement un geek mais Star Wars à quand même bercer mon enfance. Lily revient dans la pièce et je pointe son étagère du doigt. « Tu sais que quand j’étais gamin je passais mes fêtes de Noël à regarder Star Wars avec mon père. C’était notre rituel et maman détestais ça. » A croire que nous avons d’autres choses en commun. Lily s’occupe de son chat et finis par me demander si je suis sûr de vouloir l’accueillir chez moi. « Pourquoi ça me dérangerais ? J’ai mes habitudes avec Grace c’est vrai, mais avoir un autre adulte avec moi je dis pas non. » dis-je en souriant. Je me rapproche de la jeune femme et la prends un instant dans mes bras. « Et puis si c’est toi, c’est encore mieux. »

Une fois salariée, j'aurais pu envisager de quitter cet appartement que je possède depuis mes seize ans. Quand on a compris avec mes parents que je ne pourrais plus suivre les cours à domicile, il a rapidement fallu que je me trouve un toit en ville pour pouvoir aller plus facilement à l'université et cet appartement qui appartient à la petite boulangerie qu'on a vu avant, était l'occasion rêvée. Un petit loyer, proche de tout et quand même au calme étant donné qu'il se trouve au troisième étage et que je n'ai pas de voisin à part le commerce. Il n'est pas très grand mais il a toujours suffit et aujourd'hui, je ne me verrais pas le quitter pour un autre appartement. A moins que ça soit pour m'installer avec un homme bien sur, mais de mon plein gré je ne quitterais pas cet endroit pour me retrouver seule dans un autre.

L'ordre n'a jamais été une de mes priorité. Je sais que ça peut paraître étonnant quand on me regarde mais j'ai tendance à entasser le bordel sans faire attention. Je vis seule ici. Enfin avec Springsteen mais personne ne voit donc dans quel état se trouver mon appartement. Le seul endroit où je suis ordonnée est au travail parce que c'est quand même autre chose. Si je commençait à mélanger les dossiers ça n'irait plus. Ici est vraiment le seul endroit où je fiche que mes séries télé ne soient pas classées dans l'ordre alphabétique, que mes livres de pédiatrie et mes bandes dessinées se mélangent... On peut même voir une figurine Star Wars à côté de celle de Mickey et personne ne pourra jamais rien dire.

Enfin jusqu'à aujourd'hui vu que Nathaniel s'est gentiment proposé pour que je reste quelques jours chez lui, le temps que cette histoire avec Peter se calme et comme ma voiture est hors circuit pour l'instant, c'est lui qui m'emmène. Je ne m'attardre pas trop, ne voulant pas me retrouver à devoir justifier ce bordel dans mon appartement. Le jeune homme trouve un endroit où poser Grace c'est déjà bien. Presque immédiatement, Springsteen vient vers elle, curieux. Il n'a jamais vu d'enfants et je crois même qu'il regarde Nate d'une manière un peu sournoise comme seuls les chats savent le faire. Cet animal est certainement jaloux mais il n'aura pas le choix de déménager avec moi quelques temps, ne voulant pas devoir faire cent cinquante allers retours par jour pour venir le nourrir. Une fois ses affaires ainsi que les miennes posées sur le comptoir de la cuisine, je demande une dernière fois à Nathaniel s'il est sûr que ça ne le dérange pas. Ce n'est pas rien, je débarque quand même avec mes fringues, mes affaires de toilette et surtout mon chat. Mais il me serre contre lui et m'assure que ça ne le gêne pas. Je suis un peu rassurée. Je m'écarte de lui, l'embrasse du bout des lèvres et me retourne pour aller donner à boire à mes herbes pour éviter qu'elles meurent durant mon absence. La cohabitation va être compliquée je sens... Je suis le genre écolo et tout le toutim. Il faudra que je fasse gaffe à ne pas donner mon avis. Je suis uniquement une "invitée" chez les Jefferson. Je ne peux pas me permettre de changer leur manière de recycler ou de cuisiner rien que pour mes beaux yeux. Enfin bref.

« Je crois que j'ai tout. » Je me tourne vers Grace et voit Springsteen se frotter à la petite fille. Je souris avant d'attraper l'animal et de le caser rapidement dans sa caisse de transport. Comme à chaque fois, il se met à miauler. « Non, on ne va pas chez le vétérinaire, promis. » Je me retourne vers Nathaniel et lui sourit avant d'accrocher mon sac sur mon épaule et de prendre la caisse du chat dans la main droite. Je m'avance vers la porte mais me rend compte que c'est extrêmement mal poli ce que je suis en train de faire. Je me retourne face au jeune homme, le regarde avec les yeux plissés et pose mes affaires. « Non! On va boire quelque chose avant de repartir. C'est la première fois que tu viens ici, je n'ai rien à cacher à part du bordel donc voilà. » D'un pas décidé, je me dirige vers la cafetière et fait chauffer de l'eau à part. Je jette un oeil à Nate qui semble très intéressée par mes figurines Star Wars et d'autres super héros. « Tu avais les mêmes quand t'avais treize ans c'est ça? »

Je suis assez curieux d’entrer dans l’appartement de Lily. Elle m’avait déjà dit que je serais assez impressionner et je ne vais pas le cacher c’est le cas. Je ne m’attendais pas à une telle décoration. Ce n’est en aucun cas moche. C’est juste que je ne pensais pas qu’elle aimait autant Star Wars et les supers héros. C’est assez hallucinant pour une fille, mais ce n’est pas moi qui vais me plaindre. Bien au contraire. J’ai toujours aimé cela et depuis que je suis gamin, alors je sais maintenant que je pourrais en parler avec elle. Tandis que Lily s’affaire dans son petit appartement, enfin petit le mot est faible, je fais le tour. Comme vous l’aurez compris, je ne mets pas très longtemps. On dirait le petit appartement que je louais avant de connaître Jamie. Cela me ramène à ma période étudiant et je ne peux m’empêcher de sourire. En y repensant si on m’avait dit que je deviendrais papa à vingt-huit ans, je crois que j’aurais tout simplement explosé de rire. Maintenant je n’arrive plus à envisager ma vie sans Grace. Enfin. Du coin de l’œil je surveille justement Grace qui fait connaissance avec le chat de Lily. Je ne voudrais pas qu’elle lui mette un coup sur la tête ou qu’elle lui tire la queue. Je ne connais pas ce chat et il pourrait bien lui mettre un coup de griffe sur le visage. Bon dieu je vais pas être rassuré longtemps avec cet animal dans les parages. Il faut que j’arrête de penser à cela. Je me replonge donc dans mon admiration de toutes les figurines que possède Lily. Le Nate adolescent qui sommeil encore en moi, jubilerait presque. Elle a juste une collection impressionnante. Je suis tellement perdu dans ma contemplation que je sursaute quelque peu lorsque la jeune femme s’adresse à moi. Elle me demande si je suis sûr de bien vouloir l’accueillir chez moi et c’est en la prenant dans mes bras que je finis par la rassurer. Je suis vraiment content qu’elle est accepter et elle n’as pas de souci à se faire.

Ses affaires désormais totalement prête Lily récupère ses sacs et surtout son chat. Ce dernier n’as pas l’air spécialement heureux de se retrouver dans son sac de transport. En même temps, je le comprends le pauvre. Je tourne la tête vers Grace et finis par attraper son cosy. J’allais suivre Lily quand cette dernière finis par faire subitement demi-tour. Surpris je la regarde froncer des sourcils avant de me dire qu’il faut que l’on reste un peu ici étant donner que c’est la première fois que je viens ici. Je voudrais me retenir, mais c’est plus fort que moi j’explose de rire. « Te sens pas obliger. » ajoutais-je tout en retrouvant mon sérieux. Pourtant la jeune femme ce dirige déjà vers sa cuisine et je capitule. Je repose donc Grace et attrape son doudou dans la poche de mon blouson pour lui donner. Au moins cela l’occupera. Je regarde Lily s’activer et souris à sa question. « Même bien avant mes treize ans. Mon père est un grand fan et m’as filé le virus. » J’aimais bien nos rituels de Noël et d’ailleurs cette année ont l’avait de nouveau fais. A l’époque je n’étais pas encore au top de ma forme et c’est avec mon bébé dans les bras que j’avais finis par regarder tous les épisodes de Star Wars chez mes parents. « J’avais même écris une petite histoire avec Dark Vador et Yoda. Et puis Batman c’était genre mon dessin animé préféré ! » Je tourne mon regard vers Lily et remarque qu’elle sourit. « Oui je suis encore un grand gamin. » ajoutais-je en riant quelque peu.

J'ai grandi loin de la ville. Je n'avais pas spécialement de copine pour aller jouer au parc, du coup je passais tout mon temps à dos de mon cheval ou à fouiller dans les affaires de mes parents. C'est en tombant sur les premiers exemplaires de bandes dessinées de mon père que je suis tombée dans cet univers. Je n'avais pas de garçons de mon âge pour me dire que c'était pas pour les filles et je n'avais pas de filles pour me dire que c'est mieux de jouer à la poupée. J'ai pu faire et me passionner de ce que je voulais et c'est comme ça que je suis devenue accroc aux bandes dessinées et à tout ce qui touche de près ou de loin aux films Star Wars quand je suis tombée sur le coffret de cassettes des films à mes parents. Des cassettes encore à l'époque. D'ailleurs, ce coffret trône fièrement sur l'étagère à côté de ma statuette d'Obi-Wan Kenobi. Enfin bref, j'en fais peut-être un peu trop et autant dire que devant Nathaniel, j'aimerais éclater en poussière pour ne pas me sentir aussi mal à l'aise. Tout en préparant du café, Nate me parle de son enfance et de sa passion commune pour Star Wars. Une histoire? Je lâche un petit rire loin d'être méchant au contraire, presque admirative. J'ai jamais su écrire quoi que ce soit. Les dissertations à l'école étaient mon pire ennemi. Davantage chiffre, c'est grâce aux mathématiques que j'ai pu sauver ma peau il y a quelques mois quand j'ai passé mes examens finaux. Le jeune papa m'avoue être un grand gamin et j'hausse les épaules. « Attends de me voir à Noël. » J'ai une grande âme d'enfant. N'ayant pas grandi comme tout le monde, je me suis attachée aux choses simples. Noël était pour moi la plus belle fête de l'année. On allait exprès en ville acheter tout ce qu'il nous fallait pour le sapin etc. Maman nous préparait un vrai feston pendant que je retapissais la cuisine de pâte à biscuits. C'était le bon temps... Aujourd'hui, ça fait deux années de suite que j'ai passé Noël seule en tête à tête avec Springsteen. Celui-ci a d'ailleurs cessé de miauler et a compris qu'il n'avait rien d'autre à faire que de coucher dans son sac de transport. Les deux cafés étant prêts, je m'avance vers Nathaniel, pousse un peu de paperasse de pédiatre sur le bout du comptoir et lui donne sa tasse. Tout en serrant mon café entre mes deux mains, mes yeux se posent sur une étagère où trônent de vieilles photos. Néanmoins, la plus récente est celle de mon diplôme. Je souris bêtement avant de tomber sur un cadre contenant une photo de Peter et de moi dans une belle robe de soirée à un gala. J'avais la belle vie quand j'étais avec lui et qu'il était encore lui même surtout. Une vraie vie de palace. Mais maintenant c'est du passé. « Il faudrait que je songe à faire un certain tri dans cet appartement... » Le tour sera vite fait de toute manière vu comme il est petit mais maintenant, être avec Nathaniel est comme une nouvelle page d'un livre. Il faut que j'oublie ce qu'il s'est passé avant et que j'aille de l'avant. Nous buvons tranquillement notre café puis quand Grace nous fait savoir qu'elle en a gentiment marre d'être dans son maxi cosy, on quitte mon appartement. Dans le coffre, Springsteen se remet à miauler de plus belle. J'ai beau lui dire qu'on ne va pas chez le vétérinaire, il ne semble pas me croire. Heureusement, le trajet ne dure pas long, surtout que Grace s'est mise à pleurer. On sort tout le monde de la voiture et une fois dans la maison, je vais poser Springtsteen dans la cuisine en lui mettant des croquettes dans sa gamelle pour qu'il comprenne qu'on est ici chez nous pour quelques temps. La porte vitrée de la terrasse étant ouverte, il en profite pour filer et aller découvrir le monde extérieur. Pendant que je défais mes affaires dans la chambre à coucher, Nate va donner le bain à Grace et nous passons le reste de la journée à papoter dans sa chambre. Je pourrais presque m'y habituer.

FIN DU SUJET