making history
Il connait les rues par coeur, Niclas. Seulement, il ne les connaît que de nuit, c'est les seules souvenirs qui lui restent de ces longues virées quand il était enfant puis adolescent. Quand il est revenu, il a recroisé ses anciens bourreaux. Son dealer est parti, on dit qu'il s'est tué dans un accident de voiture en Ecosse, d'autres affirment qu'il a gagné 45000£ au poker. Les autres paumés sont toujours aussi paumés. Il en a vu un traîner au bar, faire les fermetures puis revenir le lendemain et rebelote, un autre plantait des fleurs sur un rond-point, un autre était même venu le saluer. Est-ce qu'il se sentait supérieur ? Aucunement. Est-ce qu'il était désolé pour eux ? Pas le moins du monde. Ils lui en avaient fait baver, avaient profité de son addiction à la cocaïne à l'époque pour lui faire faire n'importe quoi. Il en serait devenu fou s'il n'y avait pas eu la musique en même temps, sa seule passion, sa seule bouée de sauvetage. Il n'était pas malheureux. Il était juste trop lâche pour voir la réalité en face, pour pouvoir réaliser que la tristesse dans les yeux de sa mère n'étais pas de "la fatigue", pour voir qu'il crèverait à Painswick et que sa vie ne serait rien de plus que le gris du ciel sur cette ville maudite.

Ses doigts glissent sur sa peau, lisse comme du papier, interstellaire de toutes ces tâches de rousseurs, tout son corps la désire. Il n’y a qu’elle dans son champ de vision, si belle au milieu de la fumée de cigarette, comme au premier jour, comme ce premier soir. S’il l’aime ? Quelle question.  

Il se réveille dans un sursaut. 03h25. Il s'était mis au lit 1h25 auparavant. Encore ce rêve. Chaque fois qu'il réussit à dormir. Cela commence par quelque chose de merveilleux, doux, délicat, tellement que s'en est douloureux. Il sait que ce ne sont que des souvenirs, peut-être même que ce sont des images que son cerveau a entièrement crée. Mais tant pis, il est toujours pleinement absorbé par ce songe, dedans, Stella semble si réelle. Il se surprend même à penser qu'elle se trouve juste à côté de lui. Les draps ont été lavés après son absence de deux ans mais dans son esprit, il se souvient bien des effluves de son parfum. Puis tout tourne au tragique très vite dans son rêve. Il entend les cris, la sirène de l'ambulance dont le bruit est étouffé par la carrosserie du véhicule, le regard dur des parents de Stella qu'il n'a pas pu retenir. Son cerveau lui joue des tours puisque ensuite, c'est lui. C'est lui qui tient le corps de sa colombe entre ses mains, c'est lui qui l'a achevée dans l'excès et la violence, la chute est brutale, elle ne réagit pas quand il la secoue, il voudrait la soigner par des baisers mais rien. Il est impuissant. Impuissant et coupable.

Il l'a quitté. Il l'a quitté parce que le sentiment de culpabilité était insoutenable. Il l'a quitté parce qu'il voulait la protéger. C'est laid mais il est parti. Il l'a laissée alors qu'il était fou amoureux d'elle, atrocement coupable et dévasté. C'est l'histoire de deux enfants qui s'aiment trop fort, trop vite, trop mal. 

Il ne l'a connaît que depuis un an mais il est déjà tombé sous le charme. Il ne se rappelle même plus exactement à quoi ressemble la mère de cette petite mais peu importe. Ludmilla. Elle lui donne envie d'écrire des chansons. Elle lui donne envie de créer un joli monde plein de douceur, de jolies choses, avec de jolies mélodies. Elle grandira correctement avec son papa et sa grand-mère qui l'aiment tous les deux. Elle ne saura jamais qui était sa maman, peut-être qu'il inventera, peut-être qu'il dira qu'elle est morte en héroïne, en sauvant un panda roux de la noyade ou peu importe. Il se dit qu'il a du temps. Mais il sait bien que chaque jour elle change, elle grandit. Et pendant ce temps-là, lui vieillit. Il n'a pas encore atteint la trentaine des responsabilités mais il a bel et bien dépassé le quart de siècle. L’insouciance, la naïveté, la perte de contrôle, il préfère oublier. Tout ce qu'il sait c'est qu'il veut être quelqu'un de bien, pas une mauvaise graine, pas un voyou. Pas son père.

Sa chemise est déchirée, c'est Stella. Elle a voulu le blesser quand dix minutes auparavant ils se disputaient à en faire gronder les murs de l'immeuble tout entier. Maintenant, au son de la discographie de Bowie, ils s'enfilent un autre rail. Il rit à en avoir mal au ventre, elle, elle essuie même des larmes perlant le coin de ses yeux. Il prend son menton, s'approche et l'embrasse. Ses lèvres l'embrasent. Il fond.  

Il ne veut pas la recroiser. D'un, il veut la protéger de lui, deux, il serait incapable de se retenir de toucher ses cheveux ou de sentir son parfum, trois, ça ferait trop mal. Pourtant, il ne fait rien de ses journées. Il erre dans les rues sans regarder personne. Il s'en fout des commérages, il s'en fout des regards. Le temps de composer quelques morceaux pour d'autres artistes, de se faire un peu d'argent et il s'en ira. Dans toutes les rues de sa jeunesse, c'est tous les lieux où ils se sont aimés. Des lieux maudits, des lieux saccagés, par qui ? Par lui. S'il avait dix ans de moins, si Ludmilla n'existait pas, il se jetterait bien du haut de quelque chose ou bien traverserait sans regarder pour se foutre en l'air, mais ça servirait à rien, pas vrai ? A rien, juste à encore plus faire pleurer sa mère. Alors il traîne sa carcasse vide dans les rues pour trouver l'inspiration, pour ne pas sombrer dans la folie, la dépression, pour ne pas retourner au fond. Que je t'aime a l'amour, que je t'aime à la mort, encore.

ALEEEEEEEX, quel magnifique choix
bienvenue ici

le nom de famille, trop classe
Bienvenue :woo

Officiellement bienvenue sur le forum Merci encore de tenter mon scénario, j'ai trop hâte de lire ta fiche
Et puis, t'es beau putain.

ps: Au fait, j'ai oublié de te le dire, mais ton pseudo est parfait

ALEX ALEX ALEX ALEX JSUIS TROP FAN

Bienvenidoooo iciiiiiiiiii !

J'avais déjà lu une grosse partie parce que j'suis une stalkeuse
C'est parfait, vous pouvez valider

omg Je suis TROP impatiente de voir ce que ça va donner Stella et toi !

Je te valide avec plaisir ! A toi la fiche de lien et les rps ! N'oublie pas de recenser ton métier ou de demander un logement si tu le souhaites