Jett McLeary
- MESSAGES : 201 - AVATAR : Taylor Kitsch. - CRÉDITS : Babine. - ÂGE : 35 ans. - EMPLOI : L'armée l'a bousillé alors il écrit. - SECRETS : La prison ça vous en bouche un coin, hein? Sauf qu'il était innocent. + Il a un tatouage forcé sur le dos, plutôt une cicatrice bien crade. + Il a un rein en moins. - POINTS : 144
| Sujet: (M/LIBRE) TOM HIDDLESTON Ven 12 Juin - 16:40 | |
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edwin mcleary ❝ me, myself and i. ❞
✣ NOM : McLeary. ✣ PRÉNOM : Edwin. ✣ ÂGE : 32 ou 33 ans. ✣ LIEU DE NAISSANCE : Londres, UK. ✣ MÉTIER/OCCUPATION : Médecin chirurgien. ✣ SITUATION AMOUREUSE : Au choix. ✣ ORIENTATION SEXUELLE : Hétéro ou bi. ✣ CARACTÈRE : Egoïste, passionné, intelligent, manipulateur, courageux, impulsif.. ✣ GROUPE : Au choix. ✣ AVATAR : Tom Hiddleston (négociable) les points importantsAlors, j'aime pas tellement imposer des tas de choses à mes scénarios donc du moment que les faits que j'ai évoqués dans ma fiche sont respectés, vous avez franchement quartier libre. C'donc mon conseil, si les quelques éléments que j'ai mis ci-après vous bottent bien, allez lire ma fiche, vous aurez la totalité des infos, en tout cas, voici les choses à savoir: + Les McLeary sont des écossais débarqués à Londres depuis plusieurs générations, ils ont toujours été assez pauvres, en attestent les moyens peu élevés de la famille. Le père, Cory était maçon mais s'est fait licencier et est parti dans une dépression qui ne s'est jamais vraiment arrêté depuis. La mère, Natalie, d'origine anglaise est assistante maternelle mais fait plein de petits jobs à côté pour subvenir aux besoins de la famille nombreuse. + Effectivement, les McLeary ont trois garçons. On trouve donc Jett, l'aîné, c'est l'artiste un peu torturé pas forcément hyper bavard mais qui a pris le rôle du père après l'abandon de Cory. Il y a ensuite Edwin, il est plus cérébral, très porté sur les sciences mais il a un côté charmeur indéniable et enfin, Teddy, le cadet est le serial lover des McLeary, il est très drôle, expansif et extraverti. Ils sont certes différents mais les frères entretiennent une relation très fusionnelle. + Teddy est probablement le plus charismatique des trois et c'est certainement pour cela qu'il passe plus de temps à draguer ses camarades de classe et faire la fête qu'à s'intéresser à ses cours. Pourtant, il y a quelque chose qui le perturbe plus que cela encore, c'est le fait qu'Edwin file un mauvais coton dès ses seize ans et le traite comme un chien, lui à qui il disait tout avant cela, comme des meilleurs amis du monde. Ils commencent à se battre très souvent et de façon assez violente, jusqu'au jour où Edwin rentre à la maison car Jett a été arrêté par la police à cause de lui. En effet, Edwin traînait avec une bande de malfrats et ils ont voulu voler un tas de billets à un capitaliste dans un hangar, Jett a voulu accompagner son petit frère pour le protéger et c'est lui qui termine derrière les barreaux. Teddy pardonne tout de même à Edwin, il est capable de tout pardonner à son frère et ensemble, ils décident de quitter l'Angleterre pour les usa, pour une nouvelle vie, non sans dire au revoir à Jett d'abord. + Arrivés aux Etats Unis, les garçons doivent vite prendre les choses en main s'ils veulent subsister. Edwin commence des études de médecine qu'il paye comme il peut en trouvant un travail e nuit dans le coin. + Jusqu'au jour où il rencontre la copine de Teddy vers ses 27 ans. Très vite, leur relation devient sérieuse, la jeune femme squattant pas mal dans l'appartement que partagent les frères McLeary. Et puis, Edwin & elle fricotent une fois derrière le dos du cadet. Ne pouvant pas vivre avec ce secret, Edwin lui avoue son erreur, c'est la rupture. Du moins pour l'instant. Edwin quitte donc l'appartement sur les recommandations de Teddy non sans se prendre un pain dans la figure d'abord, ils ne se sont pas revus depuis donc six ans environ. + Après cela, tout est libre vu que j'ai rien indiqué dans ma fiche et que je préfère que le joueur choisisse ce qu'il veut faire plutôt que d'imposer. Donc à vous de voir ce qui a pu se passer avec la nana en question (à voir avec Teddy s'il débarque entre temps aussi). En tout cas, Edwin est médecin et il vient tout juste de revenir à Painswick. C'est lui qui a opéré Jett après qu'il a fait un don d'organes sauvage en Irak. Il vient dont d'apprendre que celui-ci s'est fait attaquer en prison par son ex ami Dwyer et qu'il a été marqué par une lame de rasoir d'un "Eddy will die" qu'il arbore encore fièrement. Edwin culpabilise par rapport à tout ça, il veut se racheter auprès de ses frères. you & iJETT MCLEARY - Edwin & Jett ne se ressemblent clairement pas. L'un est taciturne, l'autre a un côté séducteur et pourtant... Oui, pourtant. Ils ont toujours eu une connexion spéciale, ils savent tout l'un de l'autre et ont le pouvoir de faire changer l'autre que par de simples mots. Jett a prouvé qu'Edwin avait une place essentielle dans son coeur en terminant en prison pour le protéger et depuis ce jour, Edwin fait tout pour honorer le sacrifice de son aîné, même s'il est plutôt maladroit en la matière. Ils ne se sont pas revus depuis une décennie, depuis leur entrevue en prison où Jett a informé Edwin qu'il ne pourrait plus le côtoyer tant qu'il ne serait pas de retour sur le droit chemin. Aujourd'hui, Eddy, comme il l'appelle, a bien changé, il est médecin et a respecté les voeux de Jett. Il est donc probablement temps qu'ils se retrouvent mais des tas de choses ont changé en dix ans, reconnecteront-ils comme auparavant? A voir... TEDDY MCLEARY - Depuis leur plus tendre enfance, Edwin & Teddy ont eu la relation la plus fusionnelle. Ils ne sont pas seulement frères, ils sont les meilleurs amis du monde, des confidents. Oui, mais cela, c'était avant. Si justement ils ont été bien souvent fourrés ensemble, il y a eu des hauts et des bas. Quand Edwin dérapait, Teddy était toujours là pour lui remettre les idées en place à coups de poings. Ils se réconciliaient toujours, c'était la force de leur fraternité. Et puis, il y a eu une fille il y a six ans, la copine de Teddy. La brune les a séparés en dérapant avec Edwin, ce fut le point de non-retour. Teddy finirait probablement par pardonner à son frère mais d'ici là, il devait faire sa vie de son côté, mettant fin à leur colocation aux usa. Depuis, ils ne se sont pas vus mais leurs retrouvailles promettent d'être explosives, comme tout ce qu'ils ont vécu ensemble... - les extraits de ma fiche sur les bros:
"Les gars, école dans une heure! J'espère que vous êtes déjà habillés et prêts!" Tous les matins, c'était la même rengaine que Jett entendait à sept heures tapantes. Forcément, il était toujours le plus réveillé du lot lorsqu'elle tapait trois fois à intervalles réguliers sur le bord de l'escalier, peut être parce qu'il était l'aîné, question de principe. "Putain, elle est chiante!" Et Edwin retournait sous sa couette, fermant les yeux dans l'espoir que le temps puisse reculer d'une heure ou deux... Jett le regarda avec un regard amusé avant de suivre son autre frère du regard et sauter sur le pied du cadet. "Sérieusement, les gars, vous vous êtes pesés dernièrement? Vous êtes en train de me péter les côtes... Et même, vous me faites royalement chier là, j'ai pas envie d'aller en cours aujourd'hui." Il disait cela tous les matins, depuis qu'il avait cinq ans et alors qu'il en avait quinze aujourd'hui, cela ne changeait pas d'un poil. Edwin était désespérant de fainéantise apparemment, à croire qu'il avait hérité le gène de son père. "Malheureusement pour toi, Eddy, ton aîné te traînera par la peau du cul jusqu'au labo de chimie étant donné que t'es l'intello de la famille, j'tiens pas à avoir ta déchéance sur ma conscience... Tu deviendras pas comme papa alors bouge ou j'te pète en deux ta vieille guitare dégueulasse." Jett, le célèbre aîné spécialiste indiqué pour botter le cul de ses cadets dès que la situation le requérait. Ils avaient une relation spéciale mais complexe avec Edwin, cela avait toujours été le cas. Jett était la force tranquille de la famille, un brin artiste torturé, il était plutôt réservé et avait pris sans le vouloir vraiment la place de leader ayant du mal à en accepter les conséquences la plupart du temps. Depuis qu'ils étaient gamins, Jett et Edwin passaient leur temps à s'envoyer des piques bien placées parce qu'ils étaient très différents. Jett n'avait jamais vraiment suivi en cours, il était trop rêveur, loin des impératifs scolaires et de l'ambition qu'avait Edwin. De ce fait, ils auraient pu se haïr, et peut être était-ce le cas vu qu'il y avait eu toujours une espèce de jalousie qui était née entre eux, Edwin voulait être plus comme Jett alors que l'aîné voulait être plus comme le cadet. Finalement, ils se connaissaient comme leurs poches et s'ils se chamaillaient avec violence, il ne fallait pas deux minutes pour qu'Edwin aille s'excuser étant donné que Jett était le seul à pouvoir le faire pleurer, il était son ancre là où Edwin était son salut. "Tu sais que t'es un grand con, toi? Depuis quand tu joues au papa poule? J'devrais t'appeler Charles Ingalls plutôt que Terminator, t'as pas la carrure." Et Edwin lui balançait sa couette dans la face avant de s'essuyer les yeux en riant en choeur avec Jett. Le sourire charmeur des McLeary, on pourrait probablement en parler pendant des heures et ces deux là en avaient hérité très largement, même si Edwin savait beaucoup plus s'en servir que son aîné, avec les filles et les professeurs également. "Bon plus sérieusement, tu viens à la soirée de Lou ce soir Ed' et toi Jett? Il paraît que t'as le matos... Et comme t'as dragué sa soeur, p'tet que tu pourrais me permettre d'avoir une touche avec Lou, tu vois..." Teddy. Le petit dernier, l'extraverti du lot qui finissait toujours par énoncer tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Il avait beau être le plus jeune, il ne connaissait pas vraiment l'inhibition et déjà à son âge, il se faisait un malin plaisir de draguer toutes les filles de sa classe, un vrai serial tombeur puisque avec lui, tout était dans l'exagération et la mise en scène. Au final, il était un peu le mélange de ses frères: il avait le côté charmeur et tombeur d'Edwin et la balance artistique qu'entretenait Jett, même si disons le, Teddy était le plus beau parleur de la bande et si les deux autres enfants McLeary savaient sourire à la perfection, lui était un cran au dessus encore. "Oui, j'ferais un tour puisque tu me le demandes avec tant d'amour, mon petit Teddy bear, va." Jett se releva finalement et vint ébouriffer les cheveux de son petit frère avec un sourire affectueux et cela résumait plus ou moins leur relation. Ces deux là s'entendaient à merveille, ils étaient de ce fait plutôt tactiles et assurément qu'ils pouvaient se considérer comme les meilleurs amis à toujours tout se dire même leurs plus noirs secrets alors qu'ils étaient frères et que cela aurait dû être loin de ce genre de liens. Et pourtant, c'était là, naturel, constant. "Les garçons, dernier appel, si dans une minute trente, vous êtes pas devant la voiture, j'en prends un pour taper sur les autres, ok?" Les trois rirent en choeur alors qu'Edwin s'habillait à la va vite, comme tous les jours d'ailleurs. Une minute trente plus tard, ils étaient tous les trois adossés à la pauvre voiture en mauvais état de leur mère, une clope au bec de Jett, leur portable partagé dans les mains de Teddy et Edwin qui lisait un bouquin de chimie. "Bah alors, ça fait trois plombes qu'on t'attend maman! Si on est en retard et qu'on se tape des heures de colle, ce sera ta faute!" Jett prononça ses quelques mots, sans même relever le regard de sa clope se mettant à siffloter alors que sa mère ouvrait les portières, une à une en vue de l'état général de détérioration du véhicule. Les McLeary n'avaient pas beaucoup de moyens, leur maison était minuscule, les frères dormaient dans la même chambre depuis toujours et il était évident qu'acheter une voiture n'était pas dans les priorités du moment. "Fais pas ton insolent, c'toujours toi qu'on attend, Jett! Et j'vous ai pas déjà dit d'arrêter de vous balancer sur la voiture? Vous avez plus quatre ans les gars et j'ai pas les moyens de changer tout un tas de pièces maintenant... Et d'ailleurs, lequel d'entre vous a réveillé votre père là?! S'il est pas au moins onze heures, vous savez comment il est pour le reste de la journée et c'pas vous qui le supportez hein! Allez, montez, dépêchez vous!" Leur mère était toujours angoissée pour tout mais c'était aussi la crème des crèmes, elle aurait tout fait pour ses fils, même donner la moitié de ses organes si c'était une éventualité essentielle à leur survie. Elle les aimait et les garçons le savaient, c'était probablement pour cela qu'ils en jouaient, surtout Jett qui cherchait à la faire enrager par tous les matins. Et comme chaque matin, le bruit des portières claqua en symphonie et tout le long du chemin, les trois enfants McLeary chantaient à l'unisson sur un bon vieux rock qui cassait les oreilles à leur mère. Le bon vieux temps, oui, cela l'était...
Peut être que les événements auraient pu rester si simples et animés, dans le bon sens du terme mais ce ne fut pas le cas. L'adolescence apportait à Edwin ce qu'elle donnait à tout garçon de son âge: la folie, pure et dure. Si, à quinze ans, il se contentait d'être le gamin intelligent mais juste un peu trop feignant, à plus de dix sept ans, les choses avaient changé. Edwin avait fait la connaissance d'un certain Dwyer lors d'une des fêtes où il était toujours invité avec Teddy. Oui, il était dans les petits papiers de tout le monde... Sauf des têtes dures du lycée. Et peut être parce qu'il était masochiste ou juste parce qu'il avait le besoin d'être aimé de tous là où son père ne lui offrait aucune considération, Edwin avait engagé la conversation. C'était banal, a priori sans conséquence et pourtant... Un an plus tard, Edwin était un des rois de la bande avec son pote Dwyer. Le jeu consistait à fumer des tonnes de joints en répondant à tous les professeurs, les parents et n'importe qui dans la rue. A n'importe quelle heure, Edwin était soit ivre soit défoncé soit les deux. Ses résultats scolaires étaient passés de l'excellence à la simple médiocrité bien entendu et l'adolescent s'en fichait pas mal. Comme tous les gamins rebelles et franchement peu intéressants, il faisait le mur, claquait la porte au nez de sa mère et médisait à longueur de journée sur sa famille, sans chercher à savoir qui allait bien ou mal dans la demeure familiale. Il était devenu égoïste, un brin méchant et franchement peu fréquentable, sans s'en rendre compte. Les cours ne l'intéressaient pas, tout ce qu'il voulait, c'était zoner avec ses quatre alliés de malheur. Forcément, l'affaire avait intéressé Jett dès la première heure, en papa poule qu'il était même s'il se contentait de le regarder faire ses conneries de loin en écrivant des poèmes dans son coin. Cela n'avait pas échappé à ses frères pour autant et si Teddy passait ses journées à lui gueuler dessus pour le remettre dans le droit chemin, Jett se contentait de lui expirer sa fumée de clope dans la face, sans rien dire. Jamais rien dire, même quand Edwin le mettait plus bas que terre et le rendait dingue à l'intérieur, il ne le jugeait pas ou en tout cas pas verbalement. Le jour et la nuit mais aucune de ces attitudes ne remettait réellement Edwin sur le chemin de la lumière, bien au contraire. De l'autre côté, l'indifférence de Jett ne faisait qu'accroître la jalousie qu'Edwin lui vouait et ses propos à son encontre étaient toujours plus virulents, toujours plus féroces. Où serait le point de non-retour? Dans le crâne d'Edwin, il n'y en avait pas, il n'avait pas de limites, vraiment aucune. Nouveau jour, nouvelle idée des plus désastreuses, Dwyer lui avait planté dans le crâne qu'aller voler des plants de cannabis dans un hangar qu'il avait repéré était l'idée du siècle. Edwin avait adhéré, il adhérait toujours et comme à son habitude, il préparait un plan pour se parer à toute éventualité. Dans sa chambre, il balançait des fringues de rechange dans son sac, concentré sur son avenir proche. Edwin n'avait pas entendu Jett derrière lui qui s'adossait à la porte, le regardant en silence. "Tu comptes aller où comme ça? Y a un dîner de famille dans deux heures et j'ai pas la sensation que tu seras rentré d'ici là vu le barda que tu te prépares..." Jett arrivait toujours à hérisser le poil de son frère parce qu'il avait toujours raison. Il avait beau être dans sa bulle la plupart du temps, l'aîné était très pragmatique et par dessus le marché, il avait le don de cerner Edwin comme personne. Avant même d'avoir posé sa question, Jett avait su que c'était mauvais, que c'était l'action de trop probablement. Edwin se retourna vers lui, visage fermé. "Ca t'regarde pas où j'vais et depuis quand ma présence est capitale à un repas de famille? Maman veut pas voir ma gueule, c'ce qu'elle a dit hier et Teddy m'en veut toujours pour la dernière baston où j'lui ai fait un coquard.. Ca l'a empêché de conclure avec une nana donc... J'pense que j'vais passer si tu veux bien... Oh, et occupe toi d'tes oignons, merde." Et Edwin referma la fermeture éclair de son sac avec empressement, un brin énervé mais surtout anxieux avant de le mettre sur son dos, sa capuche remontée. Après cela, il passa à côté de Jett, lui donnant un coup d'épaule volontaire, persuadé que la conversation était terminée mais son aîné l'attrapa par le bras et l'attira vers lui une nouvelle fois, yeux dans les yeux. Il resta silencieux, juste à le regarder, mâchoires serrés pendant trente bonnes secondes. "Ou que t'ailles, quoique tu fasses, j'te laisse pas l'faire seul. J'm'en voudrais que tu t'foutes dans la merde sans même avoir essayé de couvrir tes arrières. Tu discutes pas, Eddy, c'un ordre, merde." Et Jett était déjà parti devant, subtilisant les clés de la vieille voiture de sa mère avant de sortir sans plus de cérémonie. Dwyer n'avait rien dit lorsqu'il avait vu Jett main dans les poches s'incruster à l'arrière du véhicule, équipé comme le reste de l'équipe. Ils s'étaient regardés à travers le rétroviseur avec un air de mépris largement senti et la voiture avait démarré. Une heure plus tard, chacun était en position pour récolter le butin. Le plan était simple sur le papier mais bien entendu, des modifications avaient été apportées à la dernière minute avec l'entrée de Jett. Alors que c'était à Edwin auparavant de ramasser des billets et les balancer dans les sacs, ce rôle avait été donné à Jett, bien entendu. Dwyer n'avait pas tellement confiance en lui qu'il l'avait mis en pleine lumière si jamais la planque foirait... Et cela n'avait pas raté. A vrai dire, un des gars avait été chopé par la police à traîner autour de la rue et il avait été tellement angoissé qu'ils s'étaient doutés de quelque chose, l'avaient un peu travaillé au corps et il avait tout divulgué. Dix minutes plus tard, le hangar était plein de flics prêts à en découvre avec la délinquance juvénile... Dans tout cela, Edwin avait eu le bon rôle pour une fois, il avait dû superviser les uns et les autres, dans la voiture, au coin de la rue, prêts à démarrer au signal. Sauf que celui-ci n'était jamais venu alors, fébrile, il s'était rapproché du bâtiment, pour l'avoir en vue. Edwin était même sorti de la voiture, se rapprochant encore et quelle fut sa surprise de voir un véhicule de police s'en aller avec l'arrière la plupart des amis. Son regard sombre se posa néanmoins sur la porte d'entrée de la bâtisse, ses jambes le portant encore plus près de là. Il vit sortir deux policiers et surtout, son frère menotté. Les bras ballants, Edwin le regarda, Jett le regardait en retour, hochant la tête pour lui indiquer que tout irait bien probablement... Il ne bougea pas de là, pas même quand un policier lui demanda s'il était un témoin ou s'il pouvait lui raconter ce qu'il avait pu potentiellement voir. "Rien. J'ai rien vu du tout." Et ce mensonge scellait son destin alors qu'on forçait son frère à entrer à l'arrière d'un fourgon, en silence. Jett regardait Edwin toujours, comme obnubilé et il resta là, même après que le fourgon ait disparu à l'arrière de la rue. Durant ces quelques minutes, ses yeux n'avaient pas quitté ceux de son frère, c'était comme un adieu. C'était douloureux. Mais pour qui exactement?
ONLY ME NOW + Jett apprit bien plus tard que Dwyer avait été le seul à avoir réussi à prendre la fuite et il ne l'avait pas revu. Jamais. Cela aurait dû être un soulagement pour le McLeary, ainsi, il évitait de se mettre encore plus en danger mais à vrai dire, il l'était indubitablement. N'importe qui dans la bande pouvait le dénoncer et il pouvait prendre plus encore, il devait déjà tirer cinq ans pour ce vol à main armé alors il était probablement temps qu'il change de vie, qu'il change d'endroit, qu'il change d'attitude peut être, allez savoir... Il attendait la sentence, la vie en prison, la vie dehors après cela mais il fut surpris d'avoir la visite de ses frères quelques semaines après son incarcération. Il savait, Jett savait qu'ils partiraient pour mieux, pour s'en sortir et il était heureux. Aujourd'hui ne faisait pas exception, Edwin et Teddy allaient partir le soir même pour les Etats-Unis, leur mère était en pleurs depuis des jours et leur père était toujours dans le même état. Déterminés, les deux bruns s'étaient présentés aux portes de la prison à dix heures tapantes. Silencieux, ce qui ne leur ressemblait pas, surtout pas lorsqu'ils étaient ensemble, bavards qu'ils étaient. Mais aujourd'hui était différent et les deux frères captaient la difficulté de la situation alors ils s'étaient laissés guidés dans les couloirs par un gardien, le seul bruit perturbant le silence ambiant étant les clés à sa ceinture. Finalement, ils purent s'asseoir dans la petite salle réservée aux visites et pas d'une minute plus tard, Jett pénétrait dans la salle, le visage fermé, comme à son habitude. Il s'assit en face de ses frères et ils ne firent que se toiser pendant une bonne minute. C'était une déchirure intérieure quand on comparait cet instant avec les moments qu'ils avaient partagés durant leur jeunesse... Ils étaient comme des étrangers. Des morts vivants. "Ca va dehors? Maman?" Edwin cacha ses mains sous la table, il avait senti qu'il perdait le contrôle dès que la voix grave de son frère s'était élevé. Il était si faible face à lui qui ne semblait pas perdre face malgré le ridicule de la situation. C'était sa faute s'il était derrière les barreaux et pourtant, à aucun moment, Jett n'avait même osé le menacer de le dénoncer à sa place. Jamais. "T'en fais pas pour ça, elle ira mieux... Pour le moment, c'dur mais faut pas t'en faire Jett, ça va aller. Tout va bien aller. On voulait juste passer avant de... Enfin, avant de partir pour les USA. J'suppose que maman t'a dit t'façon..." Edwin regardait ses mains, tentant de se faire tout petit mais durant tout le monologue de son jeune frère, c'était bien lui que Jett regardait, avec les yeux perçants, bleus, qu'il avait hérités de leur mère. Le silence encore. Une minute. Voire deux. Où comme souvent, Teddy se mit à siffloter pour évacuer la tension, il détestait le silence par dessus tout. "T'as pas un truc à me dire, Eddy? Vraiment, tu vas rester assis là à regarder tes chaussures pendant que Ted et moi on cause de la pluie et du beau temps et puis tu vas te tirer comme ça pour devenir un grand docteur on ne sait où aux Etats Unis?" Et comme depuis le début, Jett était toujours celui qui trouvait les mots pour chambouler les autres autour de lui et surtout ses frères, il disait toujours la vérité, c'était sa vertu et il n'avait jamais pris de pincettes avec son cadet. Edwin releva des yeux brillants vers lui, expirant profondément. "Tu veux que j'te dise quoi exactement? Que j'ai merdé? Que j'suis désolé? J'ai merdé et j'suis désolé. J'voulais pas que ça prenne des proportions pareilles, j'voulais pas que tu prennes à ma place, j'voulais même pas que tu viennes en premier lieu... Mais qu'est ce que je dois faire? Tu veux que j'me dénonce? J'peux l'faire oui mais j'sais que t'accepteras pas parce que t'es l'aîné et t'as une fierté à ce niveau là ou j'sais pas quoi... Et aussi parce que tu veux vraiment que j'devienne un putain de docteur et pas un de ces abrutis qui crèvent en taule... C'ça que tu veux?" Sa voix était chancelante elle aussi et finalement, une larme coula sur son visage. Edwin culpabilisait horriblement, Jett le lisait dans ses yeux mais il ne cilla pas d'un millimètre, le toisant comme il le faisait toujours. "Le problème, Eddy, c'que t'es détestable... Ca fait un an que tu traînes avec ces losers, un an que Ted' et moi, on se fait un sang d'encre quand tu fais le mur et tout ce que tu dis, tout ce que tu fais... Ca t'a rendu détestable au possible... Mais t'as beau avoir pris le mauvais chemin, t'être paumé quelque part en route, j't'aime quand même. J't'aime même quand tu joues au con, encore plus quand tu m'énerves et je t'aimerai toujours, quoiqu'il arrive." Leurs regards ne se quittaient pas alors que Teddy se faisait discret, fait rare chez lui, probablement qu'il était en train de pleurer en silence lui aussi, Jett ne se retourna pas pour en avoir le coeur net, il avait le regard rivé sur son autre frère. "Alors, non, j'en veux pas d'tes excuses, j'veux pas que tu t'dénonces, j'veux rien d'ça... J'veux juste que tu viennes pas me voir. Jamais. Pas avant que t'es changé, que tu sois quelqu'un de respectable, un docteur n'importe où. Ce que tu veux. J'veux plus avoir un p'tit con en face de moi, plus jamais, j'veux que la prochaine fois qu'on s'rencontre, tu sois un homme bien.... Que tu sois le vrai Edwin, le putain de frère pour qui j'ferais tout. Absolument tout." Et il se releva, posa un regard sur Edwin une dernière fois, puis sur Teddy et dans ses yeux, il imaginait un dernier câlin collectif, celui qu'il faisait quand l'un d'eux avait réussi un de leurs paris débiles. Mais Jett n'en fit rien, il se contenta de tourner la tête et disparaître, laissant une larme couler dès qu'il se trouva dans le couloir. Jett les aimait, dieu qu'il les aimait et il les avait perdu. Alors, oui, il ferait ce qu'il avait à faire ici en prison. Il survivrait en espérant qu'ils deviendraient de grands hommes. Il n'avait que cela comme espoir, même si c'était fou.
Personne n'avait voulu de lui: ni à l'épicerie du coin, ni chez le maçon, il était un danger, un ex détenu, un mec à éviter alors sur un coup de tête, il s'était engagé et forcément, il avait fallu qu'il fasse partie de l'élite parce que quand Jett se lançait dans quelque chose, il se donnait à fond et il avait des talents de sniper indéniables en plus d'une condition physique impeccable malgré cette cicatrice qui marbrait son dos aujourd'hui encore. Pendant deux ans, il s'était entraîné d'arrache pied pour devenir le meilleur soldat possible, c'était sa seule carrière acceptable alors qu'il écrivait encore, le soir venu avant l'extinction des feux. Il rentrait souvent de la base pour dormir chez ses parents, Jett était toujours un nomade malgré la trentaine approchante. Sa mère était toujours là pour l'accueillir, cette mère qui passait encore de la crème sur sa cicatrice à chaque fois qu'il venait parce qu'elle s'annonçait magique et qu'on en verrait moins les marques. On pouvait toujours y lire le message même si les lettres avaient blanchi, elle s'appliquait, elle parlait et Jett écoutait en silence, parfois en riant avant de fumer une cigarette. Un jour, ce ne fut pas la main de sa mère qui appliqua la crème guérisseuse mais une main calleuse, moins douce et en se retournant, Jett sourit en reconnaissant les boucles de son cadet: Teddy était de retour, fringant, adulte, charmeur comme dans son souvenir. Il termina dans les bras de son cadet et le souleva de terre parce que Jett avait développé une sacrée masse musculaire à l'armée. "Putain, j'rêve pas, t'es d'retour, Teddy bear. Alors, l'Amérique? J'te manquais trop c'ça. Putain, t'es devenu une beauté... Ton tableau de chasse doit être plein non?" Et Teddy se marra avant de lui raconter ses aventures aux Etats-Unis, comme quoi il avait habité avec Edwin pendant pas mal de temps avant que celui-ci ne lui subtilise sa fiancée et que le coeur brisée, il décide de rentrer à la maison. Il travaillait à Painswick désormais et il semblait heureux de sa condition de jeune célibataire au succès professionnel grandissant. Jett ne demanda rien de plus au sujet de leur frère, il ne voulait pas savoir pas tant que celui-ci n'avait pas rempli les conditions de sa promesse. A la place, Jett se bourra la gueule avec Teddy et le lendemain, il repartait à la base. Et ce fut uniquement à ses trente ans qu'il partit en intervention... L'Irak, un bien charmant nom pour une aventure moins glorieuse, nettement.
Dans le désert, il n'avait que Chester. Le sable lui piquait les yeux, la mort lui volait toute sa condition humaine. Combien de fois avait-il tenté de sauver des civils uniquement pour découvrir des intestins exposés au grand jour? On ne pouvait rien faire sans équipement, sans médicament, sans sauveteur mais pourtant il tentait. La nuit, il continuait d'écrire, parfois il murmurait à Chester comme pour se convaincre que tout cela n'était qu'un rêve. "Si on survit à demain, j'te paye un burger." Il ne croyait pas si bien dire. Le lendemain, il se réveilla au son des cris déchirants de Foster, un soldat ou plutôt un gamin de vingt piges qui s'était engagé pour se prouver qu'il pouvait être quelque chose. Jett jeta un oeil au dossier qu'il vola des mains du secouriste le plus proche. "Putain d'merde... Il lui faut... Il va pas..." Une greffe. Un rein. Les deux avaient été endommagés à cause de deux balles paumés par une saleté de terroriste, les yeux bleutés de Jett repassèrent sur le dossier et soudainement, il les releva. "Prenez mon rein. Faites le." Il vit Chester débarquer derrière et le regarder les yeux ébahis, le médecin attrapa le bras de Jett et lui murmura. "T'as quatre vingt pour cent de chances d'y passer McLeary... C'infecté de merdes ici. C'la guerre putain et tu veux sauver un gamin pour quoi?" Jett sourit avant de tapoter l'épaule du secouriste, un regard vers Chester. "Justement, c'un gamin... Il mérite de rentrer... Et O'Malley, un burger, oublie pas." On le prépara, on le força à foutre un bout de ceinture dans la bouche et à peine deux minutes après ses cris de douleur étouffés, il s'évanouissait sur la table loin d'être stérile. Il se réveilla réellement à l'hôpital militaire, bien des semaines plus tard même s'il se réveillait par à coups dans le désert. Il avait chopé une infection avec cette connerie, le gamin avait survécu à la greffe jusqu'ici mais il n'était pas sorti d'affaire. Jett, lui, reprit des forces lentement, il fêta ses trente cinq ans à l'hôpital de Londres avec sa mère et son frère. Il sortit quelques semaines après, terminant son périple dans le canapé à côté de son père qui ne lui accorda à peine un regard, juste un clin d'oeil en voyant ses béquilles à côté de lui. "C'qu'on a un héros dans la famille... Non, pas toi, Eddy. C'lui qui t'a rouvert." Et Jett se releva, souffrant le martyr mais sans prendre ses béquilles pour autant et il le vit, les bras croisés, Edwin. "Putain d'connard." C'était plus fort que lui, Jett le détestait oui mais il était fier de sa pomme, il était docteur, il avait tenu sa promesse et finalement ce fut Eddy qui vint le prendre dans ses bras, comme tétanisé. Jett entendit ses pleurs alors que son frère passait sa main sous son tee shirt pour faire le contour de ce tatouage indésirable, comme s'il le connaissait par coeur déjà. "J'suis désolé... J'ai fait ça... Jett... J'ai fait ce que t'as dit. J'ai réussi." Et ils restèrent là pendant que leur père s'avalait son deuxième litre de bière, couvrant les pleurs d'Edwin en montant le son de la télévision. Ils étaient à Painswick, tous à nouveau, mais Jett avait quelque chose à faire. Et pendant des jours, il s'enferma dans l'ancienne chambre de la fratrie et il écrivit, son histoire, la leur, celle de la guerre... Celle de l'humanité.
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