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Je suis pas vraiment doué pour parler de moi, ou pas depuis longtemps car j'ai toujours honte du nombrilisme et de l'introspection, même si mes amis imaginaires ont toujours été un moyen de combler le vide costal, de mieux comprendre qui j'aimerais être et de supporter un peu mieux la haine de soit. Plus je pense à ce que je suis plus je me dis, Mais où est-ce que ça a déconné, j'étais pas comme ça avant, j'étais pas comme ça. Du genre qui a développé une personnalité de maniac level 666. Du genre à se recoucher à dix heures ou se lever dans la nuit pour écrire ou t'appeler parce qu'il faut absolument que je parle à quelqu'un, parfois même j'allume juste mon portable, je fais semblant d'appeler Felix. Quand est-ce que j'ai commencé à faire ça? Quand est-ce que je me suis autorisé à faire des trucs aussi bizarre pour calmer mes angoisses et mes frustrations? Je suis ce genre de personne qui peux ne pas ouvrir la bouche de toute une journée sauf pour aspirer la fumée mais à parler constamment à plus de trois ou quatre fantômes de son passé en permanence. J'ai des obsessions, je fais facilement des fixettes sur des choses ou des gens, et une fois que ça se remarque on peut penser que je suis quelqu'un de capricieux ou qui ne sait pas faire de choix sérieux. Si j'avais le choix d'être qui je veux je sais pas trop ce que je choisirais au final, au moins je sais pour sur, après toute ces années, que tout ce temps je voulais pas être moi.

Je crois que tout à commencer à foirer dans ma vie après la mort d'Hizu. C'était pas un ami proche à moi, personne n'était vraiment son ami en fait. Je connaissais pas grand chose ni sur lui ni sur sa famille d'accueil. Ils ont jamais retrouvé le corps alors ça a commencé à être aussi la merde, sacrément la merde dans la ville. Peut-être que ça a joué, aussi.

J'ai fais comme si j'avais vite oublié, parce que j'étais trop gêné d'être aussi triste pour lui alors qu'on avait partagé si peu de choses. Se focaliser sur ce qu'il te reste.

Ensuite il y a eu cette histoire d'amour scabreuse avec ce type, au début ça marchais bien, j'avais même " jamais été aussi heureux", c'est ce que je me disais. J'ai bien faillis ne pas m'en relever, non, j'ai vraiment crû que je passerais pas un hiver. Lui aussi à crû que je tiendrais pas. J'ai été coincé ce qui m'a semblé des lustres dans la problématique de ne pouvoir être ce que la personne vous réclame même avec toute la volonté du monde, et ne pouvoir guérir sans son soutien. Mais ça va mieux maintenant, ça va mieux.
Je sais pas si j'ai un avenir plus ici qu'ailleurs, je verrais bien. J'ai pas eu trop le choix, et pour l'instant je vis plutôt bien car je suis beaucoup aidé, et je me dit que tout ce temps j'avais juste pas les moyens de m'en sortir.
Ça à mis du temps mais j'ai fini par apprécier la ville, à m'y repérer, m'y sentir chez moi, même commencer à aller mieux. Et puis c'est redevenu le bordel dans ma tête avec toujours ce vide à combler au milieu, qu'il faut toujours plus compenser par un tas de trucs, un tas d'aventures internes, un nouvel imaginaire avec partager sa cent-treizième cigarette sans dormir.

Et je sais que la chose qui ronge le plus les gens qui sont proches de moi, c'est de me savoir malheureux, et de ce fait je vie dans la peur qu'un jour, je pourrais plus. Je pourrais plus aussi bien faire semblant d'aller "pas trop mal". Et quand je me rappelle de tout ses moments, tout mes amis du lycées pensaient que j'étais parti en psychiatrie, ma mère se réveillant en sursaut parce qu'elle pensait que j'avais ouvert la fenêtre pour m'y jeter, quand je repense à la gène des gens en voyant mon corps ouvert et refermé à trente reprises juste sur l'avant-bras, la gène des gens qui se disent qu'ils peuvent plus rien faire pour toi.. Je voulais plus ça, alors j'ai commencé à parler à "Felix" dans ma tête quand ça allait pas, puis tout le temps. C'est pas tant le problème que je suis distrait, c'est juste que c'est devenu une obsession. J'ai peur de devoir y faire quelques chose.

De manière général, ce qui me fait le plus mal c'est me dire que je pourrais plus jamais retrouver mes dix-sept piges et la vision que j'avais des gens avant, à quel point je pouvais admirer quelqu'un et que ça reste beau. Je sais qu'un jour il va falloir que je sorte tout ça et que ça fera mal à tout le monde, ou dans le pire des cas ça sera vraiment gênant et déplaisant, mais dans tout les cas, j'attend. Je sais pas vraiment ce que c'est, le fond de mon problème, personne ne se transforme volontairement en bombe à retardement.