Il n’a jamais connu que la violence, toujours, répétitive. La violence de ses idées, la violence de ses désirs, la violence de ses passions, la violence de son amour et celle de sa mère. + Les O’Malley, ces moins que rien tout juste bons à finir dans la boue de laquelle ils ont émergé. Pas d’avenirs glorieux pour quiconque vient des entrailles de Maggy O’Malley, seulement l’enfer pavé de leurs misères infinies. + Y avait qu’elle. Elle et ses manies bizarres, elle et son sourire sauvage. Il n’a aimé qu’une fois, du moins à ce point là où la folie n’est jamais loin, ou la passion menace, raisonne. Et elle l’a aimé pour ces défauts qui ont fini par la briser, la rendre amère. + Par élan affectif, il surnomme les autres « ponyboy », parce qu’y a pas plus fort que ça à es yeux pour exprimer sa tendresse à quelqu’un d’autre que le reflet de sa crasse. + Il croyait connaître la douleur, il pensait avoir tout vécu, tout ressentit, il a cru bêtement que l’armée l’avait préparé au pire.. C’était avant que son coeur décide de foutre le camp, de lâcher l’affaire. C’était avant d’être mort deux heures et de se réveiller avec la sensation dégueulasse de revenir de l’enfer. Des entrailles qui lui ont donné vie. + Il a peur. pas de mourir, mais de vivre, pour de vrai, d’être libre de ses choix, de ses actions, de ses décisions. Il a peur de prendre sa vie entre ses mains et de plus regarder derrière lui, de plus s’arrêter sur le passé. + Chester n’a jamais eu d’espoir, ni de rêves pour son futur. Gamin sans rien, adolescent turbulent, il se voyait déjà finir à terre, la gueule dans la poussière et sa couenne trouée, pour ses idéaux à la con. L’armée c’était sensé être la réponse.. Y a plus de questions qu’autre chose au final. + Il a plus le droit de la voir. Plus le droit de l’aimer. Alors il aurait préféré qu’on le laisse crever si c’est pour n’avoir que des souvenirs à se foutre sous la dent..

Son père est parti quand il avait 12 ans, comme ça, sans prévenir et sans plus jamais donner de nouvelles. Les O’Malley ont alors tout perdu; leur maison, forcés de déménager dans un quartier pourri et leur vie stable. Maggy O’Malley a perdu les économies de la famille en jouant puis s’est mise à battre son fils, qui lui rendait les coups pour éviter à ses petites soeurs de vivre la même chose. Il a jamais été proche des siens, c’est même sa faute si les filles sont parties de chez eux, le laissant seul avec leur mère taré. Il rencontre une fille, celle de sa vie, mais ils se séparent et Chester le vit mal au point de la suivre, allant jusqu’à tabasser son petit-ami. On lui laisse alors le choix, au procès, après l’injonction pour ne plus s’approcher d’elle, de partir en prison ou de rejoindre l’armée pour se canaliser. Il choisit l’armée, espère crever sur le terrain mais s’en sort après une crise cardiaque qui le fait rapatrier d’urgence.

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